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108                      LA REVUE LYONNAISE
cienne... Considérant que ledit Humbert de Varey se mesle du
fait de marchandise, combien qu'il soit extrait d'ancienneté et
de bourgeoisie, et que ledit Pierre Offrey n'est point natif de la
ville ni extrait de la bourgeoisie », nomma Antoine de Varey1.
    Le terrier devait donc remplir ces conditions : être né à Lyon
d'une famille bourgeoise ancienne, et n'avoir, au moment de l'élec-
tion aucun négoce ou trafic. Dans une ville essentiellement com -
merçante, la classe des rentiers ou la corporation des terriers, la
plusnotable, ne devait pas être nombreuse. Les gradués en droit et les
anciens négociants vivant des revenus de leurs biens fonds en
constituaient le principal élément, faiblement accru parles nouveaux
anoblis et les possesseurs de fiefs qui, ne pouvant, à cause de leurs
intérêts de propriétaires dans le circuit delà ville, se séparer brus-
quement de la communauté, ni abandonner les privilèges auxquels
ils devaient leur fortune, continuaient à jouir de leurs droits de
citoyens et faisaient ainsi un stage honorable entre l'exercice d'un
négoce et la vre noble.
   Si la forme de l'élection municipale eut ses variations, il en fut
de même pour les terriers. Simple corporation, au début de l'exer-
cice des droits de la communauté, elle s'éleva au premier rang.
Composée de personnes notables par excellence, elle se lient long-
temps à cette honorable préséance qui lui donne le droit de pri-
mauté dans le choix des administrateurs de la cité. Presque tous
ses membres font, à plusieurs reprises, partie essentielle du conseil de
ville. Hommage rendu à la possession du sol. Connaissant les
lois, ayant pratiqué les affaires de négoce, instruits des nécessités
publiques et des besoins des particuliers, les terriers étaient, de
 plus, à cause de leurs possessions urbaines, fort intéressés au bien
 de la communauté ; et, exempts des fiévreuses inquiétudes d'un
 commerce, ils consacraient à l'exercice municipal leurs soins, leur
 application constante et leursloisirs. Commeces notables par excel-
 lence ne se trouvaient pas en grand nombre, chacun d'eux revenait
 plusieurs fois au consulat, y apportant une plus grande somme d'ex-
 périence. Dèsla fin du quatorzième siècle, les maîtres de cette corpo-
 ration sont fréquemment pris parmi les conseillers sortant décharge.

  1
      Arch. municip. Actes consulaires.