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                                 LES T E R R I E R S                     107
 Les principales familles consulaires figurent dans cette corporation
 qui eut les honneurs d'une longue préséance au conseil de ville.
 Outre les noms déjà cités, on relève à plusieurs reprises sur les
syndicats du quatorzième et du quinzième siècles ceux des Liatard,
Durches, Foreys, Faer, Villeneuve, Leviste, Chaponay, Nièvre,
 Syvrieux, Chevrier, Julien, Pompierre, Guyssel, Paterin, Ble-
 terens, Guerrier, Caille, Dodieu, etc. *.
    Quelle était la profession du terrier? Ducange2 donne au mot
terrerius le sens indigena. Il ajoute : « Terrarii, qui multas
terras seu prœdias possident; grands terriers, barones ter-
rarii. » L'indigène possédant des terres ou des biens fonciers était
donc un terrier, et l'association de plusieurs terriers constituait
la classe ou la corporation ainsi désignée. Mais comme beaucoup de
marchands et d'industriels possédaient des terres, nobles ou non,
avec l'origine ou l'indigénat, il fallait sans doute une troisième con-
dition pour constituer plus particulièrement le terrier. Si les syn-
dicats ne donnent aucun autre renseignement que celui qui met en
relief l'existence de cette corporation spéciale, les procès-verbaux
des séances du conseil de ville en 1458 et 1459, plus explicites,
font connaître avec précision la nature de cette condition essen-
tielle.
   Le consulat ayant décidé la « réffection du papier des vaillants »,
c'est-à-dire les nouveaux rôles des impôts, ordonna, le 6 août 1458,
que ce travail serait fait par six personnes: deux terriers, deux
clercs ou légistes et deux marchands. Les deux terriers, élus par
l'assemblée composée des douze conseillers, des notables et' des
maîtres des métiers, furent Aynard de Villeneuve et Girard de
Varey; celui-ci étant décédé, le consulat le remplaça provisoi-
rement par son fils Humbert de Varey, conseiller en exercice,
qui, le 6 décembre, obtint sur son concurrent Pierre Offrey, la plu-
ralité des voix. Malgré cet avantage, l'élection ne fut pas décisive,
et, le 8 janvier suivant, le consulat « a délibéré et esté d'oppinion
que l'on doit eslire ung homme natif de la ville et extrait d'an-
cienneté de bourgeoisie pour toujours entretenir l'usance an-
  1
    Arc-h. municip. BB. Syndicats. — V. Les Origines des familles consulaires
de Lyon, 1863, in-8°; eiYArmoriil de M. Steyert.
  2
    Glossarium latinitatis, éd. nova, t. VI.