page suivante »
104 LA R E V U E LYONNAISE statuts et coustumes de la ville, ils servent eh ceste assemblée comme de terriers et registres, par le moyen desquels l'assemblée peut être instruite de tout ce qui appartient au faict de l'élection1. » A cette définition, dont ie second point n'est qu'un jeu de mots, Rubys ajouta, trente ans après, cette remarque excellente : « Et outre ce, tiennent lesdits deux terriers le lieu des premiers bour- geoys de la ville, et, en ceste qualité, ils comparent en lad. assem- blée avecJL'eurs habits ordinaires et sans leurs robes consulaires, parce qu'ils n'y assistent pas en qualité d'esclieviris, mais comme bourgeoys et représentant le corps des bourgeoys et nobles de la ville, lesquels sans cela n'auroient point de part en ceste élec- tion qui demeureroit toute aux artisans et menues gens2. » Dédaignant le texte de son prédécesseur immédiat, le P. Ménes- trier n'a pas accueilli le second point de cette opinion judicieuse, et l'Éloge historique renferme une définition dont la dernière partie n'offre pas une vive clarté : « Les terriers sont les prévôts des marchands et échevins qui- sortent de charge et donnent les premiers leurs voix et suffrages pour l'élection prochaine après les remontrances faites par l'avocat et procureur général de la ville. Ils sont nommés terriers comme actuellement tenans là charge dont ils se démettent3. » " Brossette ditavec beaucoup de réserve: «Ils sont nommés terriers sans qu'on sache bien la véritable cause de ce nom4. »—« Terriers sont ceux qui représentent les droits d'une communauté, » disent les auteurs au Dictionnaire de Trévoux; etPoullin de Luminas commet une grave confusion en affirmant que l'on appelle terriers. « les syndics des arts et métiers5 ». ,. - Parmi les historiens contemporains, les uns ne daignent pas s'ar- rêter à ce sujet, les autres s'en tiennent naïvement à l'opinion du P. Ménestrier. Aucun d'eux ne s'est mis en peine d'une explication rationnelle de cette particularité de notre histoire consulaire. 1 Les privilèges, franchises, etc , avec une ample déclaration, Lyon, par Ant. Gryphius, lô74, in-folio, p. 418. * 2 Histoire véritable delà ville de Lyon, B. Nugo, 1604, in-folio, p. 468. 3 Éloge hislor. de la ville de Lyon, 1C69, in-4°, Ille partie, p. 13. 4 Éloge histor. (2e.édit. refondue de l'ouvrage précédent), Lyon, Girin, 1711, in-4», IHe partie, p. 18. , 5 Dietionn. de Trévoux, 1752. — Abrégé chronol., 1767, in-4°, p. 412.