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                             LES T E R R I E R S                             105
  Enfin Bescherelle, au mot terrier, reproduit les opinions pré-
cédentes :
   « Se disait autrefois en certains lieux des représentants des
droits de la communauté. À Lyon, dans la nomination des éche-
vins, les deux anciens qui devaient sortir (de charge) et qui don-
naient les premiers leurs suffrages pour l'élection des nouveaux -
étaient nommés terriers l. »
   Le dernier en date des historiens de Lyon a reproduit, en la
modifiant, l'opinion de Rubys, et il a substitué au jeu de mots de son
emphatique prédécesseur une comparaison plus étrange :                              ,   y
   « Ces notables ouvriers (les maîtres des métiers) étaient dirigés
dans leur opération électorale par deux conseillers sortants ap T
pelés terriers, parce qu'ils étaient chargés de faire observer les
formalités d'usage, et qu'on les considérait en quelque sorte à .
cet égard comme un manuel électoral vivant. Ces conseillers
assistaient à l'élection, non en qualité d'échevins et revêtus de
la robe violette, mais en habit court, et comme les représentants
de la bourgeoisie 2 .. »
   Ces explications tirées de divers auteurs sérieux ont, sauf celle
de Poullin de Lumina, à peu près le même sens, et font connaître
exactement le rôle des terriers pendant les trois derniers siècles
de l'ancienne administration consulaire, de 1518 à 1764; elles ne
peuvent s'appliquer aux terriers des siècles antérieurs. N'ayant
pas examiné avec attention les instruments de l'élection municipale
pendant la première époque de l'exercice de «ce droit important
de la communauté, nos historiens n'ont pu constater la différence
marquée existant entre le terrier ancien et le terrier qui fut leur
contemporain. A leur sens, la formule : « iceulx terriers et
maîtres des métiers ont consenti et ordonné, » inscrite sur les
syndicats de leur temps, avait toujours été e.i usage.
   Les ouvrages de nos anciens annalistes et plus particulièrement
ceux de Paradin, de Rubys et du P. Ménestrier ont une valeur
historique réelle ; ils ont été écrits, quoi qu'on en dise, sur les do-
cuments, et nous ont transmis un grand nombre de faits, d'actes
  1
    Biotionn. national.
  2
    Monfalcou, Histoire de Lyon, 1847 ; tom. I, p. 528. Au lieu de « ces notables
ouvriers », il faudrait « ces notables marchands et ces ouvriers ».