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LE SALON LYONNAIS 85 11 enCampine, de M " Ronner, malgré de nombreuses faiblesses, est pleine d'entrain et de vie. M. Paul Flandrin est le dernier représentant d'une école aujour- d'hui disparue. Je ne veux contester ni la froideur ni l'apprêt de ses paysages. Mais j'aime encore mieux ces élégances parées que la nullité vulgaire des toiles de M. Salle. Lés,Sà rcleuses de l'an passé ont fait place à des Moissonneurs, peints suivant le même procédé, et moins bien réussis. M. Salle pourrait, avec un peu de clairvoyance, mesurer le chemin qu'il a parcouru et là médio- crité nécessaire à laquelle le condamnent ses théories. Ce n'est même plus de l'impressionnisme, c'est du naturalisme à outrance,, et la laideur voulue de ce paysage et de ces personnages engen- drent l'ennui et l'indifférence du public : Habent sua fata... Quant à M. Defaux, ses petites toiles sont d'une main expéri- mentée ; mais je pense que l'imagination et la rêverie n'ont été pour rien dans leur conception. Les deux œuvres de M. Bidault témoignent, au contraire, d'une réflexion prolongée. On sent que le peintre, avant de se mettre au travail, a dû méditer fortement son sujet et n'entreprendre la réalisation de son rêve qu'à la lumière.d'une idée générale. Aussi ses tableaux se sont-ils imposés à l'attention des connaisseurs ; ce n'est pas qu'ils soient sans défauts. Le peintre doit se 1 défier beaucoup de lui-même, et certains détails montrent une hésitation louable, mais trop modeste. Avec un peu plus d'énergie dans le procédé, M. Bidault arrivera à des résultats plus complets.-Les Moines en promenade nous intéressent par le contraste de cette solitude sévère, de ces robes blanches, de ces figures ascétiques. Le paysage présente quelques incorrections, les corps ne se sentent pas assez sous ces draperies un peu sèches, mais le souffle poétique qui anime cette scène a sa grandeur et son charme. Si toute la toile était peinte comme la figure du premier promeneur, M. Bidault aurait, fait un chef- d'œuvre. Telle quelle, en tenant compte des difficultés que l'auteur a dû surmonter pour le choix des modèles, cette œuvre est des plus remarquables. M. Bidault a, du reste, prouvé par sa Coupeuse d'herbe que son pinceau, énergique dans la Promenade des moines, avait, au besoin, la grâce et la délicatesse. i.