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56                   LA REVUE LYONNAISE
menade dans un parc, un chasseur les ajuste; pour titre: Oh! le
lourdeau, il me tire à la tête.
    Les Anglais ont été souvent le point de miredenos caricaturistes;
ils nous rendent la pareille. Là nous ne trouvons guère que de
grosses charges aptes tout au plus à effleurer l'épiderme.
    Du siècle dernier : Anciennes troupes angloises revenant des
Indes, gravure coloriée par Vater. Nouvelles troupes de grena-
diers Englois, London, Bundury, dessins en couleur; puis, dans la
pacotille éditée chez Martinet, sous la restauration, la Bonne Source
le Coup de vent, la Gigue angloise, Lord Tolan prenant sa leçon
de danse, Lord ïble déclarant son amour à lady Forme.
    Et, vers 1787,TAnglais originaire delà rue Saint-Honoré. Ce
doit être le portrait de quelque farceur au temps. Son profil rap-
pelle celui de notre célèbre Thomas, lequel a. vécuà Paris vers
cette époque, et le portrait se retrouve dans la promenade sous les
galeries du Palais-Royal de Débucour. Tout le monde connaît ces
 deux chefs-d'œuvre qui représentent la galerie et le jardin du
 Palais-Royai à l'apogée de sa splendeur et de sa célébrité. Long-
temps négligés, ils atteignent aujourd'hui des prix exorbitants.
 Ce sont des compositions merveilleuses comme exécution et comme
 finesse d'observation dans les figures ; ces figures doivent être toutes
 des portraits du temps. Avec les livres de Mercier et de Rétif, on
 a l'explication de l'ensemble ; mais pour mettre le nom à chacune
 il faudrait les recherches de quelque érudit parisien, car la scène
 est toute parisienne. Je ne puis citer dans le jardin, que Grimod
 de la Reynière et La Harpe; pour les autres, j'y renonce.
    Voltaire ! Si l'adulation a été poussée à l'excès, le bon sens assez
 souvent a pris sa revanche et le persiflage n'a pas respecté l'idole
 du jour. Cela- se pratique de la même façon aujourd'hui. Les uns
 encensent, les autres bafouent; vingt ans s'écoulent, et tout rentre
 dans l'oubli. Un aimable écrivain, un chercheur émérite, M. Des-
 noirresterre, .après avoir publié sur le héros de l'impiété un livre
 qui restera, l'a complété par le catalogue de toutes les gravures qui
 ont été publiées pour ou contre. La plus mordante, je crois, la plus
 remarquable comme dessin est l'eau-forte d'Huber, de Genève,
 cinquante quatre têtes différentes d'expression, parfois même de
 galbe, toutes de la plus grande ressemblance, et pour légende, lot