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                       ISABEAU DE CREMEAUX                           39
    pu après la mort de celle-ci, il avait moins souffert que Feuge-
    rolles, et ses tours abaissées depuis au 'niveau des toitures par la
    révolution étaient restées intactes. Il n'avait donc pas l'aspect
   massif qu'on lui voit aujourd'hui, et l'on peut se le représenter
   parfaitement bien°en jetant les yeux sur la vue qui en existe dans
   le,tableau votif dont on a parlé plus haut. Là aussi l'agrément
   était nul à cette époque. Les jardins en terrasse, le mail planté de
   beaux arbres n'existaient pas encore, et le château s'élevait
   sévèrement sur le rocher qui sert de dallage naturel dans plusieurs
   de ses salles et couloirs, et dans sa belle et curieuse cuisine dont
   les clés de voûte portent les armes des Lavieu et dés d'Augerolles.
    , Nous avons, àFeugerolles, une grande pierre sculptée sur la-
   quelle on voit trois écussons qui représentent : au centre, les armes
   d'Augerolles, écartelées de Lavieu ; à droite, celles d'Augerolles
  parties de Mitte de Ghevrières (père et mère de Françoise) ; à
  gauche, celles de Capponi parties d'Augerolles. Cette pierre pro-
  vient de Roche-la-Molière. Une autre pierre, qui paraît n'avoir
  jamais été mise en place, porte les armes de Capponi et dëCremeaux.
      Isabeau fut-elle présentée à la Cour? Cela doit-être; Gaspard,
  ancien page de Henri IV, y étant allé souvent lui-même, dut s'en
  faire un devoir; mais il ne nous en est resté aucune trace, et la
  vie des Cours ne fut, en tout cas, que des épisodes dans l'exis-
  tence d'Isabeau. Tout ce que l'on a recueilli'd'elle est d'une per-
  sonne qui a passé la majeure partie de sa vie dans ses terres, au
  milieu de ses vassaux. Ce qui ferait croire cependant qu'elle eut
  l'occasion d'entrevoir le monde, c'est que cette âme si ferme, ce
  cœur qui se montra toujours si bien trempé eurent un moment d'é-
  tourdissement de jeunesse, bien innocent assurément, mais que les
  vieux castels de ses aïeux n'eussent pas suscité en elle. Il faut
  donc attribuer cet enivrement momentané, aux horizons nouveaux
  qu'entrevit sa jeune imagination. Voici ce que nous en dit une
  sainte mère de la Visitation : « Elle ne songea, dans le commen-
  cement de son mariage, qu'à passer ses jours dans le plaisir et la
  pompe de ce qu'on nomme le grand monde ; mais d'abord que le
  divin rayon eut frappé ses yeux par le ministère d'un saint mission-
  naire, qui était notre père spirituel, elle les ouvrit si parfaitement
^ à la lumière, qu'elle ne regarda plus le monde que par ce jour...