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ISABEAU DE GREMEAUX 35 Dieu ne permit pas qu'il jouît de cet honneur si bien mérité. A peine arrivé à Paris pour recevoir ce bâton toujours si précieux et si envié, il tomba malade, et nous allons voir comment le vieux' guerrier sut faire son dernier sacrifice. Louis XIII, apprenant sa maladie et voulant qu'avant sa mort il jouît des prérogatives de sa nouvelle dignité, lui envoya le brevet; mais, dit une relation du temps, « le brevet ne lui étant présenté que dans sa dernière maladie, où son esprit étant dans une situation à n'envisager ces grandeurs de la terre que sous leur vrai jour, et par le rapport qu'elles ont avec celles du ciel, il le refusa, faisant dire au Roi, après avoir remercié sa Majesté, qu'il n'était plus temps de chan- ger de poste, puisqu'il était bientôt sur le point de passer dans celui de l'éternité. » C'était en 1633. Voilà tout ce que nous avons pu recueillir sur le père d'Isabeau ; mais ce portrait nous peint au naturel un homme d'une singulière énergie et d'un cœur vraiment chrétien. , . La maison de Rebé était non moins ancienne et non moins noble que celle de Cremeaux. Elle s'est formée de l'agrégation successive de quatre familles : celles de Rebé, de Malvoisin ôuMauvoisin, le Merle, et de Faverges. Elle a fourni aussi quatre chanoines-comtes de Lyon et a contracté des alliances avec les Tholigny, seigneurs de Saint-Marcel-de-Félines (fondus dans la maison de Talaru), les Sainte-Colombe; Ronchevol; d'Albon; d'Apchon, seigneurs.de Saint-André (par succession de la maison d'Albon). Elle paraît s'être éteinte, vers la fin du dix-septième siècle, en la personne de Claude-Hyacinthe de Rebé, marquis d'Arqués en Languedoc, ba- ron d'Amplepuis en Beaujolais, fils d'autre Claude et de Jeanne d'Albret laquelle était fille de Henri d'Albret, seigneur de Coaraze en Béarn, et d'Anne de Pardaillan ; et sœur de César Phébus d'Albret, maréchal de France, issu d'une branche cadette des rois de Navarre. Quant à Sybille, mère d'Isabeau, nous n'avons rien pu savoir d'elle ; et il ne: nous reste qu'à regarder son portrait, pour tâcher dé deviner quelle elle fut. Il me semble qu'elle avait été belle en sa jeunesse, et était certainement bonne et simple. Elle a une physio- nomie intelligente, douce et noble ; et sa toilette représente une per- sonne peu occupée d'elle-même ; en songeant surtout que cette