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436 LA R E V U E LYONNAISE quand, après avoir quitté son étroit hôtel du quartier Saint- Georges, il aura acheté la maison d'Humbert Fournier. Dans une lettre, en latin, fort curieuse et très détaillée, datée de 1506, de cette même maison, Fournier faisait part à son ami Symphorien Champier, alors loin de Lyon, des études, des confé- rences et des plaisirs même de cette réunion d'amis des Lettres. C'étaient Humbert de Villeneuve, baron de Joux sous Tararre, plus tard premier président du Parlement de Bourgogne ; Hugues Fournier, seigneur de Grinatz, aussi plus tard premier président delà cour souveraine de Dijon; Benoît Fournier ; Gonsalve Tolède, médecin originaire de l'Espagne, élu en l'élection de Lyon, ami de Symphorien Champier; Benoît Court, chevalier de l'église de Lyon, commentateur des Arrêts d'Amour de Martial d'Auvergne, né à Saint-Symphorien-le-Chà teau, mort après 1553; Brian, proto- médecin de Louis XII, conseiller de ville, mort vers 1532; Voultier ou Vautier, en latin Vulterius, se disant originaire de Rheims, fixé à Lyon, où il composa ses poésies, et enlevé à ses amis par une mort prématurée, le 30 décembre 1542. A ces réunions agréables assistait parfois le premier président Paterin, dont la fille avait épousé le célèbre Nicolas de Bauf- fremont, baron de Sennecey, l'un des principaux chefs de la Ligue, en Bourgogne. Dans ces assemblées, disait Humbert Four- nier à son ami, nous parlons de la religion, de la manière de bien régler les mœurs, de polir et de bien perfectionner l'esprit par la culture des sciences utiles. Quelques amis nous rendent visite et, laissant les sujets sérieux, nous nous égayons par de petits contes et par des plaisanteries qui n'ont rien de mordant. A la fin du seizième siècle S on vit aussi les Lyonnais s'éprendre 1 Mais déjà pendant le moyen âge on comptait à Lyon des peintres de talent, et voici ce que dit à ce sujet M. Pariset dans son excellent livre les Beaux-Arts à Lyon, 1878. « Nous ne pouvons démontrer pièce en main que la peinture ait été cul- tivée à Lyon avec succès pendant la période ogivale; nous ne connaissons ni panneau peint, ni diptyques qui soit une œuvre lyonnaise du quatorzième ou du quinzième siècle, nous ne pouvons pas citer un manuscrit enluminé authentiquement lyonnais, mais les vitraux du chœur de notre cathédrale attestent que les artistes lyonnais ne le cédèrent en rien aux autres artistes de France. Du reste, l'ordonnance de Phi- lippe VI, publiée en 1347, mentionne l'importance des fourneaux de la ville dé Lyon.» M. Pariset ne mentionne pas les noms des peintres des belles verrières de Saint-Jean, mais M. Lucien Bégule a su en retrouver plusieurs et les cite dans sa belle mono-