Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
426                  LA REVUE LYONNAISE
ces dessins,, trois peintures exécutées avec une finesse de touche
remarquable, principalement le Bouquet de fête qui n'a rien à en-
vier aux peintres de l'École hollandaise.
   On admirait aussi, sans exception, neuf charmants paysages de
Grobon, ce peintre si sympathique des monuments et des sites
lyonnais, deux portraits de Bonnefond, le Vieuœ pont de pierre,
de Leymafie ; deux Vues des quais de la Saône de Guindrand ;
l'Eglise de l'Observance, de Duclaux ; trois tableaux de fleurs,
de Saint-Jean ; deux Effets de neige, de Chenu, des portraits de
Trimolet, et la Tutelle d'Hamon, de ce dernier.
   Parmi les tableaux de maîtres modernes mais étrangers à Lyon,
figuraient en première ligne le célèbre tableau de Meissonnier, au-
dessous duquel était écrit seulement cette lugubre date 1814,
qui nous rappelle la première invasion de la France. Au premier
plan, Napoléon, soucieux, pensif, cherche encore dans les pro-
digieuses ressources de son génie quelque nouveau moyen pour
réparer les échecs que les éléments, plus que les calculs humains
viennent d'infliger à sa fortune. Derrière lui s'avancent quelques-
uns de ses plus illustres généraux et les glorieux débris de sa garde.
En voyant toutes ces figures tristes et vivantes comme des portraits,
on sent qu'un immense désastre a frappé la plus brillante réunion
de soldats qui ait marché jamais à la suite d'un grand capitaine.
A côté de cette toile de Meissonnier, payée 100,000 fr. par M. Dela-
hante, on remarquait le Giaour, l'Entréedes croisés à Constan-
tinople, de Delacroix, et deux excellentes toiles de HenriRegnault,
mort à 28 ans, pendant le siège de Paris d'une balle prussienne.
   Dans le même salon.se rencontrait encore uneremarquable col-
lection de médailles de tout genre, entre autre celle des médaillons
de nos anciens échevins lyonnais et des jetons consulaires, appar-
tenant à divers exposants. M. Récamier avait fourni les médaillons
du chanoine de Castellas, le dernier des doyens du chapitre de Saint-
Jean et député aux états généraux en 1789, et de François de Man-
delot, gouverneur de Lyon de 1571 à 1580, et une série des mé-
dailles romaines provenant de l'atelier monétaire de Lyon.
   La section des meubles a été sans contredit l'une des plus belles
de l'exposition, et-M. Vachez a eu bien raison dédire. « Qui se
serait douté, il y a quelques mois à peine, que Lyon possédât de