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                                LES

   CHAMBRES DE MERVEILLES
                                 ou

           CABINETS D'ANTIQUITES DE LYON

                     DEPUIS LA RENAISSANCE




                                  f
   Quoique Lyon fût une ville de construction presque toute
romaine et enrichie par ses conquérants de divers beaux monuments,
les ruines de ces monuments, non sans beauté, et les objets d'art
importés ou créés sur place pendant toute la période gallo-romaine
n'ont guère fixé l'attention des érudits et des historiens que vers
les premières années de la Renaissance.
   Le moyen âge, s'il lisait dans ses cloîtres les chefs-d'œuvres de
la littérature ancienne, s'il enrichissait parfois les vases sacrés
et les reliquaires de camées dus aux plus grands artistes delà Grèce
et de Rome, s'il conservait même, comme à Lyon, dans sa consti-
tution civile, le souvenir du droit italique, jadis imposé par l'inva-
sion romaine.le moyen âge, dis-je, dédaignait presque l'antiquité.On
le conçoit,facilement du reste. Une religion nouvelle, toute spiritua-
liste, et condamnant le sensualisme énervant des adorateurs des
dieux de l'Olympe, avait renversé leurs autels. Une société jeune,
vivace, entreprenante, s'était substituée, a la société ancienne, gan-
grenée et usée. Les idées étaient tout autres, et cette grande époque
s'était aussi créé un art qui lui était propre. Ses artistes ne s'in-
spirèrent pas du Parthénon et du Colysée pour élever nos cathé-