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402                      LA REVUE LYONNAISE
   Fragment le plus grand: hauteur, 0 m. 50 ; longueur, 1 m. | 0 . Hauteur des
lettres, 0 m. 16.
                         . . . . J»ATR"1A • SV . . . .
                                 RES • PRO. . . .


  Lettres fortement gravées. Un accent sur le second 0 de ONORIB.
  On peut tirer de ces éléments la restitution suivante :
              ,     TO, QV             » filio, arverno, omnibus AONORIBw*
et officiis in PATRIA SVn functo, sacerdoti arensi, «RES PROvinciae galliae.

    « A                  tus, fils de Qu     , de la cité des Arvernes, ayant par-
c couru, dans sa partie, toute la carrière des honneurs et des offices (municipaux),
 e
« prêtre à l'autel (de Lyon), les trois provinces de la Gaule. »
    Ce qu'il faut entendre par les trois provinces de la Gaule, c'est l'assemblée des
délégués — legati dans l'inscription de Thorigny, — des soixante peuples selon
Strabon, soixante-quatre d'après Tacite et Ptolémée, composant les trois pro-
vinces entre lesquelles se divisait l'ancienne Gaule : la Lyonnaise, la Belgique et
l'Aquitaine; assemblée qui avait lieu tous les ans à Lyon, à l'autel de Rome et
d'Auguste au confluent de la Saône et du Rhône.
    Beaucoup d'inscriptions retrouvées à Lyon font voir que les personnages qui,
après avoir parcouru dans leur cité la hiérarchie des dignités municipales, —car
c'était là,,paraît-il, une condition rigoureusement indispensable, — arrivaient à
la très haute distinction d'être élus pour remplir les fonctions do prêtre au célèbre
autel, recevaient ordinairement de ladite assemblée l'honneur d'une statue.dans le
voisinage du siège des.réunions, c'est-à-dire, — d'après la découverte faite, il y
a peu d'années dans le quartier adjacent au nord-ouest de la place des Terreaux,
de plusieurs piédestaux restés sur leurs fondations, — au pied de la colline qui
dominait alors de plus près qu'aujourd'hui le confluent des deux fleuves. Sou-
vent même un pareil honneur était accordé aussi à leurs plus proches parents,
leurs pères et grands-pères, leurs femmes et leurs enfants. Les inscriptions nous
apprennent encore que fréquemment les personnages ainsi honorés se voyaient
décerner des statues dans leurs cités par leurs concitoyens. A l'égard du prêtre
arverne dont il s'agit ici, l'honneur aurait été plus grand encore, car la statue
dont le piédestal a laissé les fragments dont nous avons essayé de restituer l'in-
scription lui aurait été décernée dans sa cité non par ses concitoyens, mais par
 l'assemblée même des trois provinces.
   L'autel de Rome et d'Auguste s'appelait de diverses manières, mais quelque-
fois tout simplement ara, l'autel par excellence. Par la même raiso, les prêtres,
qui le desservaient s'appelaient quelquefois aussi arenses sans autre désignation.