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           NOUVEAUX SOUVENIRS DE PONDIGHERY                      339 -
' pareil désir. La vie de ceux qui ne tiennent pas compte de ces
  prescriptions sera courte ; ils subiront ensuite toutes les tortures
  de l'enfer et renaîtront sous forme de .vers.
     Avant d'abandonner ce thème, je dois dire que la femme indienne
  fait rarement couche commune avec son mari; d'ordinaire, elle ne
  se rend chez ce dernier que sur son appel et n'y séjourne pas. Il
  est aussi curieux de constater quelle horreur le flux menstruel
  inspire à l'Indien. Celle qui en est atteinte est considérée comme
  impure, on fuit son approche et, souvent, on la relègue, pendant
  la nuit sous la varangue de la maison.
     Un vieil ouvrage intitulé : Kokogame, qui fait encore autorité,
  contient des révélations originales sur l'amour dans l'Inde.
     L'auteur commence par déclarer que c'est une aberration de
  négliger les plaisirs certains de cette terre en vue du bonheur
  plus que douteux d'une autre existence. Ceux qui nourrissent ces
  préjugés, ceux qui dédaignent la volupté que la femme peut leur
  offrir sont semblables, dit-il, au voyageur altéré qui cherche une
  source dans le désert et ne touche pas à la cruche pleine d'eau
  qu'il porte à la main.
     Il divise ensuite les femmes au point de vue de l'amour en -
 quatre classes.
     Celle qui est jolie comme le bouton du lotus, dont le corps a
 l'odeur du lotus fleuri, dont les yeux sont humides.et doux comme
 ceux de la gazelle, les dents charmantes comme le jasmin, dont les
 seins superbes ressemblent au fruit du Vilva ; celle dont le nez est
 pareil au bouton] de sésame, qui vénère ,et adore son père, les
 Brahmanes et les Dieux ; celle qui marche doucement, avec grâce,
 comme le cygne royal, qui a la voix du cygne, la taille délicate,
 une toilette élégante, qui aime les aliments doux, purs, légers, qui
 a une pudeur^ extrême, à qui plaisent les fleurs et les vêtements
 de couleur blanche ; celle-là est une padminî.
     Sitinî est la femme de la seconde classe. Elle a un beau corps
 souple comme une liane, la démarche d'un jeune éléphant, deux
 seins opulents et| tendres, les cuisses couleur d'or. Son cou
 est semblable à un beau coquillage, sa taille est moyenne, se
 paroles sont harmonieuses comme un chant d'oiseau, elle sim
 la danse. Son regard respire la bienveillance ; elle aime les