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SOCIÉTÉS SAVANTES 333 M. Chantre maintient ce qu'il a dit au sujet des mors de bronze. M. Cornevin réplique qu'il a des documents positifs à l'appui de son opinion et qu'il les présentera dans la prochaine séance, si la Société le juge à propos. M. le président, après avoir consulté la Société, met à l'ordre du jour de la prochaine séance la suite de la discussion, et prie M. Cornevin de compléter son importante communication en présentant les documents qu'il annonce. Il fait observer qu'une partie de la discussion s'est égarée sur un malentendu qui n'au- rait pas eu lieu si le titre de la -communication de M. Cornevin avait été exact, A ce propos, il fait ressortir la nécessité de faire figurer à l'ordre du jour im- primé sur les lettres de convocation le titre exact des travaux qui doivent être présentés. De cette façon tous les membres de la Société pourront se préparer pour la discussion de ces travaux. M. Guimet demande la parole et fait observer que ce que M. Cornevin a dit des achats de chevaux faits en Egypte par la remonte française pour la Cochin- chine n'infirme en rien son opinion sur l'unipropriété de l'Egypte à l'élevage des chevaux. Cela prouve seulement qu'il n'y a que l'Egypte dont le climat soit aussi mauvais que celui de la Cochinchine. Il termine en engageant M. Cornevin à chercher dans le domaine de la linguistique des témoignages à l'appui de ce qu'il a dit sur la marche probable de l'introduction du cheval en Europe. Le cheval se dit Asca en sanscrit ; par le renfoncement de la consonne en Akva on arrive à la forme latine Equus. Il cite à ce propos le terme breton de Kva et du geva, usité dans le Morbihan et dans les environs de Loudéac. Il remarque que les expressions allemandes Ross, Pferd, Gaul n'ont aucun rapport avec le sanscrit et émet l'idée que les peuples germains n'ont peut-être eu le cheval que de seconde main, et alors que son nom avait déjà été modifié par un peuple intermédiaire. M. de Milloué donne lecture d'un compte rendu du cinquième Congrès inter- national des Orientalistes qui s'est tenu à Berlin, le 11 septembre 1881. Il parle des musées de Berlin et décrit cinq grandes dalles de pierre sculptées provenant de Guatemala qui figurent dans les collections du Musée étnologique. Il présente à la Société des photographies de statues bouddhiques, attribuées à des artistes grecs, provenant de la Bactriane. M. Chantre fait la remarque que l'une des figures représentées tient une épée de bronze d'une forme voisine de celle du Caucase. M. Guimet observe qu'il a vu à Paris, au Louvre, dans le cabinet du conser- vateur, M. Héron de Villefosse, il y a déjà dix ans, toute une série de statues grecques de la Bactriane, mais personne ne les connaît parce qu'elles ne sont pas exposées dans les collections. Il déplore cette négligence d'autant plus fâcheuse que les musées étrangers et ceux de l'Allemagne, en particulier, font tous leurs efforts pour mettre en lumière les pièces capitales qu'ils possèdent ; ils envoient même très volontiers des photographies 5 aussi arrive-t-il souvent qu'on apprend tout à coup que les musées d'Allemagne contiennent telle ou telle pièce curieuse, crue absolument inédite, et qu'ils ont la gloire de la découverte, quand depuis