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296                     LA REVUE LYONNAISE
qui arrêtèrent la marche de Louis-le-Hutin en Flandres. « Inundatio pluviarum
« quasi continua, frigusque tempore sestivo insolitùm, a medio mensis Aprilis ad
« flnem Julii facta sunt ita quod nec segetes nec vinese ad maturitatem poterant
« pervenire. » — « Tantfe fuerunt pluvise quod fere fructus in agris perierunt et
« quod ipse (Louis X) necessario rediit in Franciam. Inde secuta est maxima
« bladorum caristia... ». — « Anno Domini M0 CGC0 XVI0 unum ovum valuit
« unum denarium circa Purificationem beata? Mariae.» —E. des Gaules, t. XXI
et XXII.

   VIL — La même année 1317 il y eut long hiver et peste.
   Item eodem anno XVII fuit yemps grandis et mortalitas.
  Presque tous les chroniqueurs parlent de cet hiver, terrible surtout par sa
durée. « Hoc anno fuit hyems satis aspera quasi continue a festo beati Andrese vel
« circiter usque Pascha. » Eist. des Gaules.


   VIII. — L'an 1321, on brûla les lépreux; la même année, il y
eut disette de fruits, éclipse de soleil, famine et peste.
   Anno M" CCC" XXI0 fuerunt combusti leprosi, et Mo anno
fuit sterilitas fructuum et defectus solis et famés et morta~
Ut as.
   Les lépreux étaient accusés d'avoir, poussés par les Juifs, empoisonné les puits
et les fontaines. Un lépreux interrogé sur la nature du poison répond qu'il est
composé « de sanc d'omme et de pissasts et de trois manières de herbes, lés-
é quelles il ne sot nommer ou ne le vot, et si y metoit on le corps de Jhésu Grist,
 e
« et puis tout ce on séchoit et en faisoit on poudre que l'on metoit en sachiez
« que l'en lioit à pierres ou à autre chose pesante et la getoit on en yaue ». —
Chronique de saint Denis, Eist. des Gaules, t. XX, p. 704.
   La persécution fut atroce et s'étendit aux Juifs; le continuateur de Guillaume
de Nangis en trace un triste tableau. Eist. des Gaules, t. XX, p. 629.
   Il y avait à Lyon, au quatorzième siècle, quatre léproseries : celles de la Ma-
deleine, à la Guillotière ; de Belmont, au-dessus de Vaise ; du Griffon, dans le
quartier de ce nom, et d'Ainay. Presque tous les malheureux qui habitaient ces
maisons furent suppliciés sur la rive gauche du Rhône, au bout du pont, de
l'ordre de l'archevêque Pierre de Savoie, par les familiers de Guillaume de Sur-
ron, damoiseau, châtelain de Béchevelin, qui présidait lui-même aux exécutions.
Un témoin Oculaire raconte qu'il vit torturer par la corde (torquere in corda)
deux hommes et une femme qui furent ensuite livrés aux flammes ; un second
qu'il en vit brûler sept sur le bord du fleuve in quodam chamevo; un troi-
sième, sept autres dans une maison, près du carrefour de la Maladière, ou in
trivio Guiïloteri, in domo leprosoria; un quatrième, une quinzaine, tant hommes
que femmes, in quadam cacoteria versus fontern Gondichon, etc.