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258                      LA REVUE LYONNAISE
ou un lecteur de l'Univers; enl878, Ignotus; d'autres fois, Talbot,
C. Ruessit, Clément Durafor, Ed. Girard, Sébastien Goujon,
G. Muller, Jules Bagasse, Agricol Duventoux, E. Robert, Lugdu -
nensis, l'Ancien de Lyon, un Vieux-Républicain, un Vieux Conser-
vateur, Une Étoile, Deux Etoiles, Trois Étoiles, puis Clairvil,
Clair, Clair Tisseur, et je ne sais combien d'autres pseudonymes
d'une clarté plus ou moins lumineuse !
   J'oubliais celui de Valère, un ami intime de Nizier, son aller
ego, avec lequel il paraît n'avoir jamais fait qu'un corps et qu'une
âme, au point que l'a biographie de celui-ci ressemble trait pour
trait à la biographie de celui-là. Aussi, voulant esquisser en quel-
ques lignes la vie de M. du Puitspelu, je ne trouve rien de mieux
quede résumer brièvementle récit, qu'il nousa tracé très élégamment
et très finement, de la vie de son cher compagnon d. Je n'en prends
que juste ce qu'il faut pour donner une base plus solide à cette étude
familière. ,

                                         *

   Ce Nizier du Puitspelu, non, je veux dire ce Valère est un enfant
de Lyon. Apprenti canut, artiste par vocation, journaliste d'instinct,
nous le voyons, suivant l'usage, tâtonner, chercher sa vie, se
débattre entre ses goûts préférés et les nécessités de l'existence.
En 1841, à quatorze ans (vous savez son âge), il débute au
Réparateur par un article d'esthétique transcendante sur l'expo-
sition de peinture du Palais Saint-Pierre. Commis chez un fabri-
cant, employé chez l'architecte Bossan, sous-directeur de l'Institut
catholique, il collabore à la Revue du Lyonnais, disserte magis-
tralement sur les Destinées sociales de l'Art (il avait dix-huit
ans), suit à notre École des Beaux-Arts les cours du vénérable
M. Chenavard. Camarade ou ami de Pagnon, de Musson, de
MM'. Hirsch et Léon Charvet, il travaille obstinément, étudie jour
et nuit, produit un peu, ne gagne guère et se laisse séduire, ver"s
1848, parles mirages du catholicisme libéral et de la république

  2
    Voir son Introduction aux Lettres de Valère, colligées par lui, publiées l'an
dernier et dont les chapitres 8, 9, 10, 11 et 12 ont été insérés dans la Bévue lyon-
naise, T. I, p. 106.