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25.4 LA REVUE LYONNAISE cause du succès que la prédication de saint François Xavier avait eue parmi les castes méprisées, essayèrent de se présenter comme brahmes, annonçant un Véda nouveau, et comme missionnaires venus non de l'Europe, mais de la Perse, et respectant tous les usages extérieurs des Indous qui pouvaient se concilier avec le christianisme. C'est la mission que dirigea le célèbre père de Nobilibus ou Roberto de Nobili, mission qui, après quelques dé- buts heureux, finit par échouer et fut reprise dans notre siècle dans les conditions ordinaires des missions modernes. La principale curiosité de la ville est l'ancien palais des rajahs de Madoura, dont une partie a été restaurée par les naturels à titre de grand souvenir national, et dont le reste forme une immense accumulation de ruines. Le palais contenait, outre des édifices aux proportions colossales, des temples, un labyrinthe et des cirques pour les combats de tigres et d'éléphants. Parmi les temples les plus importants, est celui que les Anglais désignent aujourd'hui sous le nom de Spring-Hall de Madoura, véritable forêt de piliers couverts de curieuses sculptures et dont la plus grande partie est aujourd'hui convertie en bazar. M. Guimet esquisse rapidement les diverses légendes relatives à ce temple dont la divinité même demeure un problème pour les Européens. L'exposition de ces légendes donne lieu, après la lec- ture, à une discussion intéressante sur les gourou ou directeurs spirituels que les légendes brahmaniques donnent non seulement aux fidèles pieux, mais aux dieux eux-mêmes qui reçoivent des ordres de ces directeurs et subissent les pénitences qu'ils leur imposent. En même temps, on constate dans presque toutes ces vieilles légendes deux traditions distinctes : la première contem- poraine des plus vieux mythes de l'Inde, du temps où le spiritua- lisme primitif inclinait déjà au panthéisme ; la seconde attestant la toute-puissance des brahmes de l'âge théocratique et inclinant de plus en plus à de grossières superstitions. Séance du 14 février. — Après avoir décidé l'impression d'une table générale de ses mémoires, l'Académie entend une lecture de M. Charvériat sur le pape Urbain VIII et son opposition à l'Espagne et à l'empereur pendant la guerre de Trente ans. Ce travail est l'analyse et la critique d'un livre allemand de ï