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250                  LA R E V U E LYONNAISE
    Séance du 24 janvier. — Dans les diverses communications
qui sontfaites ordinairement par le secrétariat au débutdela séance,
il faut accorder une mention spéciale à une lettre de M. le lieutenant
colonel Debize, secrétaire général de la Société de géographie de
Lyon, offrant àl'Académie, de la part de la Société, un des portraits
tissés de M. de Lesseps, destinés à perpétuer le souvenir de l'expo-
sition de Géographie, qui a eu lieu en septembre 1881. L'Aca-
démie vote des remerciements à la Société de Géographie, et décide
que ce portrait sera encadré et placé dans la salle des séances.
    M. Loir fait à la Compagnie une communication sur une question
scientifique qui a une portée philosophique générale. 11 s'agit d'une
transformation probable de la chimie par la création d'une branche
nouvelle de cette science : La Thermo-Chimie.
    M. Loir rappelle que la force désignée généralement sous le
nom à!affinité et par laquelle la chimie a expliqué jusqu'ici les
combinaisons des corps est aujourd'hui considérée comme une
explication insuffisante. Aussi une école moderne rattache les pro-
blèmes de la chimie à ceux des sciences physiques et mécaniques.
On y est arrivé en méditant les travaux qui ont établi le rapport
proportionnel entre la quantité de chaleur disparue dans les
machines et la quantité de travail développé.
    M. Loir expose ensuite que, dans presque toute combinaison chi-
mique, il est établi qu'il y a de la chaleur dégagée ou de la chaleur
 absorbée. Il se produit ainsi, suivant la terminologie adoptée, des
composés exothermiques ou endothermiques. Cette chaleur, dé-
gagée ou absorbée est le représentant tangible du travail molécu-
laire pendant le changement d'état. On a donc pu rattacher ainsi
les problèmes de la chimie à ceux de la mécanique. On n'a plus
 besoin de chercher aux combinaisons d'autre cause que la chaleur
 elle-même. Il suffit de supposer que cette cause est nécessairement
 préexistante dans les éléments, de la même manière que la chaleur
 est emmagasinée dans les vapeurs, pour que l'on puisse analyser
 les phénomènes de la combinaison sans recourir à l'hypothèse de
l'affinité. On admet aujourd'hui que tous les corps sont animés de
 mouvement. Pour les gaz, par exemple, leur élasticité, due à des
 actions répulsives, fait concevoir que leurs molécules ont des mou-
 vements de translation en ligne droite, de rotation, de vibration.