Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
240                     LA REVUE LYONNAISE
500 000 francs d'indemnité, d'obtenir du gouvernement, pour les
maisons à bâtir, une exemption d'impôts semblable à celle obtenue
pour la rue Impériale de Lyon. Le gouvernement n'ayant pas
consenti à l'exemption demandée, la ville dut résilier le marché et
payer le dédit.
   La résiliation du marché eut un contre-coup. Poucet avait em-
mené avec lui à Rouen toute une équipe d'entrepreneurs lyonnais,
qui avaient en grande partie bâti la rue Impériale, et avec les-
quels il se proposait d'exécuter les travaux de Rouen. Ces entre-
preneurs, parmi lesquels étaient le serrurier Guigue et le maçon
Malterre, intentèrent à leur tour à Poncet un procès en dommages-
intérêts. Je ne sais dans quelles conditions d'association avec
Poncet se trouvait M. Andrieux, avoué, le père du député et récent
préfet de police, et qui avait dirigé à Lyon et à Rouen les opérations
relatives à l'expropriation, mais il fut impliqué dans le procès,
dont le palais lyonnais n'a point perdu le souvenir. Ce fut M. An-
drieux qui plaida lui-même et obtint gain de cause.
    Quanta la Société Poncet et Lévy, qui avait déjà payé fort cher
ses capitaux, elle dut cédera vil prix des matériaux de démo-
lition à un M. Pierquin, de Rouen. Enfin, pour terminer l'opération,
il se forma une nouvelle société, composée de MM. Briére, Lévy
et Pierquin, qui racheta à la Société Poncet et Lévy tous les ter-
 rains expropriés. La ville, eu égard à la difficulté de trouver des
 constructeurs, donna à la nouvelle Société une prime de 40 francs
 par mètre carré de maison construite.
    La mise en regard du prix de ces terrains et du prix des terrains
 de Lyon est curieuse. Les trois associés se partagèrent les terrains
 delà manière suivante : M. Briére eut le droit de choisir le premier
 ce qu'il voulait, en payant le terrain à raison de 80 francs le
 mètre. M. Pierquin eut le droit de choisir le second, en payant le
 terrain à raison de 70 francs. Enfin, M. Lévy dut garder tout le
 reste en payant 60 francs '. Quelle différen je d'avec nos prix de
 Lyon !
    Malgré les mécomptes ou peut-être à cause des mécompte?,
  1
    Je dois la plupart des renseignements sur l'enlreprise de Rouen à l'extrême obli-
geance de M. Briére, directeur du Journal' de Rouen, et le fils de M. Briére, de la
société Briére, Lévy et Pierquin.