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NOUVEAUX SOUVENIRS DE PONDIGHÉRY 217 l'ont choisie, ils font demander sa main par des gens instruits et respectables. La demande agréée, les pères et mères des futurs époux se réunissent un jours propice ; ils parlent de leurs degrés de parenté, remontant jusqu'aux derniers aïeux dont ils aient con- servé la mémoire ; puis ils échangent leurs consentement, auquel s'ajoute celui des ascendants et des autres parents. Les Brahmes calendriers sont appelés, et on leur soumet le projet de mariage. Ils prennent les noms des futurs époux, se recueillent et consultent les étoiles. Si le cours des astres est favorable, ils le disent en ces termes : « Il y a concordance de jours, d'honneur, de caractère, « d'opulence et de religion. Le fruit du bananier tombe vraiment « dans le sirop de sucre. » A ces paroles, tout le monde se lève et se félicite. Le futur et ses parents se rendent en grande pompe à la maison delà jeune fille. Ils portent du bétel et de l'arec choisi dans trente vases plats, du safran et des cocos dans quarante vases plats, des bijoux, des vêtements, des mangues, des goyaves et d'autres fruits. Ils entrent. On les fait asseoir sur des nattes de soie. Les Brahmes indiquent le jour propice à la célébration du mariage. Les parents des deux familles échangent du bétel et de l'arec, ce qui constitue promesse formelle de part et d'autre, et les assistants prennent place à un repas somptueux. On commande à l'orfèvre de confectionner un taly et d'autres bijoux ; on fait faire les vêtements de noce; on distribue des invitations à tous les pa- rents, alliés et amis ; et on offre un sacrifice aux dieux. « Ecoutez maintenant; je vais vous dire quel pandal on a dress. dans la maison de la jeune fille. C'est un pandal digne d'admiration. Des rangs de perles, d'émeraudes et d'escarboucles y sont sus- pendus. Les colonnes qui le soutiennent sont de corail et d'or. On y voit des statues d'or qui tiennent des éventails de plumes de paon. Des rangées de lampes sont allumées. Tout à l'entour la vue se repose sur le feuillage des bananiers et des cocotiers. Ecoutez en- core, je vais vous dire quel pandal on a dressé dans la maison du jeune homme. « Dix millions d'yeux ne seraient pas de trop pour le contempler. Il surpasse en éclat le dôme sculpté qui sert de résidence au roi des dieux. Partout des étoffes brillantes, des fleurs d'or et des dessins charmants, des miroirs de toutes formes, des grains de cristal, des MARS 1882. — T. III 15