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         L'ANCIEN HOTEL-DIEU DE VILLEFRANGHE                                    189
   Sur quoi l'assemblée ayant délibéré, décide :
   « Attendu que ceste ville est dépourvue d'ung médecin, et qu'il est extrême-
ment nécessaire d'y en avoir ung, et que le dict sieur Desmures a pris femme en
ceste ville, allié et honorable bourgeois de la dicte ville, en laquelle- il ha aussy
maison, et que, de plus, il cognait le naturel des habitans de la dicte ville, ce que
ne pourroit faire si promptement un aultre médecin que serait estranger, que les
gaiges de la somme de six vingt livres par an, accoustumés estrc payés au dict
sîeur Desmures, luy seront continues tant et si longtemps qu'il fera service à la
ville, à la charge et condition, que pour raison des paouvres habitans de la dicte
ville, il nesoulera prendre aulcune chose, comme aussy il ne pourra forcer les
habitans de la dicte ville que se trouveront mallades de l'avoir soit au commence-
ment de leur malladie, ou pendant icelle, si bon leur semble, ains seullement
l'appoticaire que les fornira. Aux bourgeois et habitans mallades appelant le dict
sieur Desmures, ne pourra le dict sieur Desmures appeler autre appoticaire que
celleuy qu'il plaira au mallade.
   Aura aussy le dict sieur Desmures [à] vivre eh paix avec les appoticaires et
chirurgiens de la dicte ville. Et partant qu'il seroit bon le mander présentement en
ceste ville. Ce qui est fait par le greffier Mandeville1. »


   Cet émolument si marchandé constituait le plus clair profit du
médecin de la ville. Les bénéfices de la clientèle étaient si maigres
et si précaires que l'on voit un peu plus tard les echevins, pour
conserver un médecin estimés lui assurer le recouvrement de ses
honoraires, « suivant le rang et la faculté de ceux qui l'appelle-
raient dans leurs maladies, » se chargeant au besoin des poursuites
nécessaires par devant le bailliage.
   Le 5 février 1615, le corps de ville continue les gages de cent
vingt livres au médecin qui a remplacé M. Desmures, et qui n'est
pas autrement désigné.
   En 1631, la place de médecin de la ville étant vacante, le
22 mars,

  « Il est remonstré à l'assemblée, par la voix du sieur Bessie, eschevin, que
Maistre Daniel Audibert, médecin, demeurant à Belleville, adverty qu'il n'y avoit
aulcun médecin en ceste ville, a faict offre à la dicte ville de son service, par une
requeste qu'il a présenté (aux eschevins) et déclare qu'il est prest de s'y venir
retirer avec sa femme et famille, pour, rendre service aux habitans d'icelle, en luy
accordant les gaiges que la ville a accoustumé de donner à ceulx de sa profession.

   1
       Archives communales, BB 4.