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150                      LA REVUE LYONNAISE
  M. Vachez continue la lecture de sa notice sur les châteaux de Bellegarde et
de la Liègue en Forez
  M. Brun présente le compte rendu de différents travaux de la Société aca-
démique de Saint-Quentin, et principalement de ceux que renferment les derniers
volumes des mémoires de cette compagnie.
                                                           A. VACHEZ.



  SOCIÉTÉ NATIONALE D'ÉDUCATION.— Séance du jeudi 10 novembre 1881. —
M. le Président souhaite la bienvenue aux membres qui assistent pour la première
fois à la séance et fait en quelques mots l'oraison funèbre de M. Tissandier,
professeur à la Faculté de Douai, correspondant de la Société.
   La commission du pria) Richard fait savoir, par l'organe de son Président,
qu'elle n'a pas trouvé de candidat ayant mérité la récompense qui provient de
cette fondation. A la suite d'une courte discussion, il est décidé que cette commis-
sion recherchera s'il n'y a pas lieu de modifier les conditions du concours de
manière à en faciliter l'application.
   M. Franck rend compte de la brochure de M. Chapelle sur une « Méthode
pour la recherche des nombres carrés ». L'auteur a essayé de simplifier les opé-
rations ordinaires propres à élever les nombres entiers et les fractions. La ten-
tative est digne d'éloges, car tout ce qui tend à simplifier le mécanisme du calcul
mérite d'être encouragé ; mais le résultat qu'il a obtenu n'a guère d'importance,
attendu que les notions élémentaires d'algèbre qui entrent dans le nouveau pro-
gramme de la classe de troisième des lycées conduisent plus rapidement et plus
sûrement au but que les règles pratiques énoncées par M. Chapelle.
   M. Desgrand reçoit la parole pour communiquer une partie de son travail in-
tilulé : « De l'influence des religions sur le progrès économique des peuples. »
L'auteur commence par préciser la question qu'il a l'intention de traiter et par
écarter de son sujet les religions païennes, comme étant purement humaines,
puis il entre spécialement dans le livre du Brahmanisme. La doctrine de Brahma
se trouve formulée dans le livre des Lois de Manou, qui est lui-même un résumé
transfiguré des anciens hymnes appelés Yédas. Dans ce code, les lois constitu-
tives de la société revêtent un caractère immuable et divin. De là, la transfor-
mation des classes de la vieille société aryenne en castes immobiles et hérédi-
taires, aux limites infranchissables, que rien ne pouvait modifier, puisqu'elles
étaient instituées par la divinité même et faisaient partie des lois fondamentales
du monde. De là aussi, la supériorité assurée de droit divin à la caste sacerdotale
sur toutes les autres.
  Les castes du brahmanisme sont au nombre de quatre : les brahmanes ou
prêtres, les kchatriyas ou guerriers, les vaïcyas ou agriculteurs, et les coudras
ou esclaves, composés des débris de l'ancienne population indigène, subjuguée
par les Aryas. C'est Brahma lui-même qui a établi ces castes et leur a imposé
leurs devoirs ; or, ce devoir consiste, pour les kchatriyas, les vaïcyas et les
coudras, à honorer avant tout les brahmanes et à leur obéir. Ce qu'il y a de