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            L'ANCIEN HOTEL-DIEU DE VILLEFRANGHE                                  101
charge â esté commise approprient à eux et appliquent à leur profit la meilleure
partie des revenus d'ieeux, et ont quasi aboli le nom d'hospital et d'hospitalité,
défraudant les pauvres de leur nourriture... Pour y remédier, comme vrai con-
servateur du bien des pauvres, nous statuons et ordonnons que tous les hôpitaux,
maladreries, léproseries et autres lieux pitoyables, soit qu'ils soient tenus à titre
de bénéfice ou autrement es villes, bourgades, ou villages du royaume, seront
désormais régis, gouvernés, et les revenus d'ieeux administrés par gens de bien,
solvables et résidants, deux au moins dans chaque lieu, lesquels seront eslus de
trois ans en trois ans, par les personnes ecclésiastiques ou laïques à qui par les
fondations, le droit de présentation, nomination ou provision appartiendra. Ces
administrateurs, seront destituables en cas de malversation, sans pouvoir estre
continuez après les dicts trois ans. »

   D'après le même édit, les juges de chaque localité devaient, tous
les ans, faire dresser un procès-verbal d'état de lieux des hôpitaux
et l'envoyer au chancelier. Les administrateurs de ces établisse-
ments étaient tenus de rendre compte de leur gestion, chaque
année, tant des deniers reçus que des meubles dont ils prenaient
charge après inventaire. Ces dispositions, souvent renouvelées de-
puis, et longtemps éludées en beaucoup de lieux, furent exécutées
peu d'années après, à Villefranche, par le conseil de ville, à qui
l'édit royal attribuait la nomination des nouveaux recteurs.
   Dans l'assemblée tenue le septième jour de novembre 1568, « en
la maison de ville sur l'hospital, la rectoeur des pauvres en ladite
ville a esté baillée ceste foys au sieur Jehan Ayguetan et Jehan de
Monceaux. »
   Les nouveaux administrateurs étaient tous deux d'anciens éche-
vins. Rien n'était changé dans la direction intérieure de l'hôpital,
qui resta confiée à un hospitalier nommé aussi par le conseil de
ville. Le 25 octobre 1590, cet emploi est donné à Barthélémy Tho-
masson.
   « Ce estant feict, a esté mandé le dict Thomasson, lequel a promis de bien et
deuement faire son devoir et charge d'hospitalier, a poyne de estre regetté de sa
charge, de surveiller touttes choses que luy seront commises par l'inventaire, et
en oultre a promis estre mesnager du dict hospital de tout son pouvoir et soing,
pour ce estant estably, comme bon père de famille ; et aussy debvra entretenir
les pauvres, avec la promesse par serinent, obligations, clauses requises et accou-
tumées 4 . »

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      Archives communales, BB 3.