page suivante »
98 LA R E V U E LYONNAISE uns de ces lits étaient très larges, ainsi que l'indiquent les draps de trois lés, « de troys toyles, «mentionnés dans l'inventaire. Et comme il était d'usage alors, non seulement dans les hôpitaux, mais aussi dans les maisons particulières, dé faire coucher plusieurs et jusqu'à quatre ou cinq personnes dans le même lit.1, on peut esti- mer que l'hôpital de Villefranche abritait une quarantaine de pau- vres. Mais un petit nombre seulement des indigents admis dans l'hôpital, les plus souffrants, les plus infirmes, y trouvaient leur nourriture; les autres se répandaient chaque jour par la ville, et demandaient leur subsistance à la charité publique, ce que rend évident la disproportion entre le nombre des lits et celui des écuelles. Pareille situation existait dans la plupart des hôpitaux des pro- vinces voisines, et, si quelques-un§, comme ceux de Beaune et de Ghalon-sur-Saône, étaient tenus avec une recherche, un luxe rares même de nos jours, beaucoup d'autres n'étaient que des bouges infects. En 1481, l'hôpital reçut, d'un haut personnage originaire de Villefranche, une libéralité dont la remise fut constatée par un procès-verbal solennel. « Aujourd'huy vendredy 9e jour du moys de novembre, l'an. MCCGGLXXX et ung, vénérable personne maistre Jacques de Viry, bachelier es lois, juge ordinayre de la comté de Forest, natif de Villefranche, a donné et envoyé par Benoist Bardot, son... (?) huict covertes de layne de la largeur de deux aulnes, et de longueur deux aulnes et tiers, et quatre autres faictes à bandes jaune, violet et noyres, et au bord, chascune bande blanche, lesquelles ont receu honorables personnes Anthoine Masuyer, Guionet Baret, André Faure et Jehan Aynard, eschevins de Villefranche ; et selon le vouloir de mon dict sieur le juge, icelles courtes ont remys et baillé en l'hospital et Hostel-Dieu de Villefranche, et baillé en la garde de Garnier, Villars, et Claude, sa femme, hospitaliers du dict hospital, pour en faire le service es pauvres de notre ville venans au diethospi- tal ; et lesquelles couvertes les dicta hospitaliers ont receu et promis, sur leurs' biens et deniers, bien et deuement garder et icelles rendre, quand ils en seront requis, avec les autres biens d'iqëlle dessus déclarés, s'obligeant dessus ses biens. Donné dans la chapelle du dict hospital l'an et jour que dessus 2 . » i D'après un inventaire daté de 1548, les lits du grand Hôtel-Dieu de Lyon con- tenaient chacun cinq malades. — Guifjue, Recherches sur Notre-Dame de Lyon. 2 Archives communales, BB 1.