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                      'LE SALON LYONNAIS                             89
chent avec beaucoup de relief. Dans vingt ans, leurs produits
seront admirés : ils seront l'éternel honneur d'une salle à manger.
Entre les deux pourtant, s'il fallait choisir, je préférerais M. Pizetta.
C'est que M. Peretti, ce Gérard Dow du raisin flétri, malgré sa
prodigieuse habileté de main, dispose son tableau avec mollesse.
Comme me le faisait remarquer un amateur, sa composition est
hésitante, et l'impression qui résulte de son œuvre n'est pas suffi-
samment artistique.
   Je serais incomplet si je ne constatais l'estime dont jouissent
auprès des amateurs les émaux de M, Bourdery, ,rès finis,
œuvres de patience et d'attention, et la nullité regrettable de
l'exposition de sculpture. Seule, la Fontaine de M. de Gravillon'
présente quelques parties bien traitées ; mais l'ensemble de la com-
position est des plus défectueux. Quant à M. Savoye, je m'empresse
de l'oublier.
   Je ne veux pas terminer sans rappeler aux artistes qui ont le
désir très légitime de voir leurs tableaux achetés par la Commis-
sion, qu'ils doivent, en livrant leurs envois, faire connaître leurs
prix. Cette règle est absolue, et sa raison d'être est parfaitement
justifiée; elle est, du reste, rappelée chaque année, dans une cir-
culaire spéciale. Beaucoup ne l'observent pas, qui s'étonnent ensuite
de voir la Commission oublier systématiquement de s'arrêter devant
leurs travaux. Ceux-là ne doivent adresser de reproches qu'à leur
négligence, puisqu'ils se sont eux-mêmes fermé la liste que la
Commission consulte pour ses achats. Une pareille obligation n'a,
du reste, rien de blessant pour un artiste dont elle respecte et le
 talent et les prétentions.
    Me sera-t-il permis d'espérer bientôt pour notre ville une expo-
sition permanente dont Genève nous a donné l'exemple avec un
plein succès? Je parle d'espérer, car si cette idée a reçu un com-
mencement d'exécution, celte réalisation hâtive s'est accomplie
 dans de très médiocres conditions. Une exposition de peinture
 veut, pour son installation, un peu de luxe et de commodité. Puis-
 qu'il est décidément impossible de trouver au palais Saint-Pierre
 un local convenable, malgré les réclamations indiscutables de la
 Société des amis des arts, il faut que l'initiative privée se surpasse
 et offre aux artistes, pendant toute Tannée, le moyen de faire grand