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72                   LA R E V U E LYONNAISE
théâtre du Vaudeville de Paris, et de vingt-cinq portraits des plus
ilLustres acteurs de la Comédie-Française.
 ,. Fugère n'était plus "à l'imprimerie. Perrin, lorsqu'il entreprit
cette œuvre considérable, mais inégale. En effet, quelques-»uns
de ces portraits sont extrêmement remarquables, comme finesse
et élégance d'exécution, de rendu, d'effet. D'autres paraissent
secs et guindés. L'artiste' ne doit pas en être complètement res-
ponsable. Souvent il a eu des matériaux détestables, gravures
anciennes et imparfaites, croquis ou peintures médiocres, qui ont
dû lui servir de modèles. Il les a souvent corrigés. Nous citerons
parmi les plus beaux ceux de Frederick Lemaître, de Beauvalet,
de Rachel, de Mirecour, de MUo Touzez, de M"0 Georges, de
Léontine Fay, de Mlle Élomire, de Déjazet, de Désolée, d'Emilie
Dubois, de Rose Chéri. Quelques-uns sont superbes, celui de
Frederick, entre autres; les autres sont énergiques, fins, gracieux,
 et si la sécheresse par trop de précision était peut-être le défaut
de notre artiste, son talent consciencieux cherchait toujours à se
plier aux exigences du modèle qu'il avait à interpréter et à faire
valoir.
    Une de ses dernières œuvi^es fut la belle gravure de la cathédrale
de Saint-Jean, publiée dans la monographie^ monumentale que
MM. Guigue et L. Bégule ont donnée.de ce majestueux édifice.
    Pendant quarante-cinq ans, J.-M. Fugère a fait de la gravure.
11 a formé à son école, comme autrefois le peintre lyonnais Stella, sa
 fille[etson élève, Mme David Fugère, dont le talent est connu et
apprécié des artistes et des amateurs qui l'ont vue toute jeune,
 assidue au travail, aux côtés de son père. Celui-ci a succombé aune
longue et douloureuse,maladie, le l or janvier 1882, laissant la'ré-
 putation méritée d'un artiste de valeur et de conscience, justum ac
 lenacem. Il a donné l'exemple du travail persévérant, .de ce labor
improbus, si rare de nos jours, où l'on veut trop vite et trop fort
battre monnaie de son talent. Nous saluons en J.-M. Fugère le
 descendant de ces nobles et vaillants artistes des siècles passés, pour
lesquels le-sentiment du devoir accompli jusqu'au bout et en toutes
choses était la sereine et juste récompense pour laquelle ils com-
battaient.