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 570                      BIBLIOGRAPHIE.

 sur leur temps, les plus grands hommes en un mot, sont
 nécessairement ceux qui en ont le mieux éprouvé ou exprimé
 les besoins, les aspirations et l'esprit. M. Christophe a saisi ha-
bilement toutes ces nuances, et a su donner h ses personnages
 le relief nécessaire sans les trop détacher du fond du tableau.
    Telles sont quelques-unes des considérations les plus
 frappantes que son livre me suggère. Je n'aurai pour ma part
qu'une critique à lui adresser, c'est d'avoir été parfois trop
 timide et de n'avoir pas accusé les portraits avec assez de vi-
gueur. C'est une grande chose que celte sincérité, cette dé-
fiance de soi, qui cherche la lumière avec un soin inquiet el
ne s'aventure jamais, crainte d'erreur. Quiconque a voulu
écrire une seule page d'histoire sait combien le scrupule est
nécessaire el avec quelle hésitation on doit aventurer un pas
incertain sur un terrain mal reconnu. Mais quand la recon-
naissance est faite, il faut marcher résolument. J'aurais donc
aimé que M. Christophe, qui a le sens historique à un haut
degré, et toutes les qualités sérieuses que doit posséder un
historien de nos jours, eût montré non pas moins de scrupule
mais plus de décision, et donné quelquefois plus de netteté h
ses appréciations, plus de vigueur à ses coups de pinceau. On
peut, on doit parler avec l'autorité des maîtres, quand on a
su conquérir un rang parmi eux.
                             C.   DARESTE DE LA CHAVANNE.



LE DIALECTE ET LES CHANTS POPULAIRES DE LA SARDAIGNE
  par Auguste BOULLIER. (Paris, DENTD, 1864, 1 vol. in-8.)
     Parmi les jeunes écrivains que le Forez s'honore d'avoir vu
naître, M. Auguste Boullier a droit à un des rangs les plus
distingués. Les deux premiers volumes de son Histoire de la
civilisation en Italie ont obtenu un succès éclatant constaté
par toute la presse parisienne. En attendant la continuation
de cet important ouvrage, l'auteur vient de faire paraître
une élude sur le dialecte et les chants populaires de la Sar-
daigne.
     Les observations sur le dialecte sarde , par lesquelles
s'ouvre ce volume, ont une porlée plus générale que ne l'in-
dique le titre. Elles éclairent d'un jour nouveau la question
encore si controversée de l'origine des langues romanes.
M. Boullier y signale l'exislence de textes sardes des VIII e ,
X e , XI e et XII e siècles, les uns encore inédits, tes autres ré-