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32                SYMPH0R1EN CHAMPIER.

d'une introduction : Annotamenla, errata et casligala
in Avicennœ opéra.
    Ce silence est calculé lorsqu'il s'agit de Galien; notre
compatriote n'osa se permettre aucun travail d'épu-
ration ou de contrôle, même lorsqu'il y a beaucoup à
critiquer ou a reprendre. Après s'être dégagé des en-
traves que le moyen-âge avait semées sur la route
de l'a véritable médecine, il a prétendu, à son tour,
poser des limites arbitraires qu'il déclarait insurmon-
tables. Considérant la science comme arrivée à son
apogée, il semblait ne vouloir plus rien attendre de
l'avenir et de ses découvertes. Il serait devenu un
obstacle sérieux au progrès de la science, si l'esprit
de discussion, d'indépendance, de libre examen qu'il
avait concouru a réveiller, avait pu être contenu ; mais,
l'élan était donné, et son exemple, ^heureusement pour
tous, a été plus fort que ses préceptes. Sous ce rapport
il â exercé une action, un empire qu'il n'avait pas pres-
senti, qu'il avait encore moins désiré.
    Un fait intéressant à noter c'est que, malgré la résis-
tance, les efforts de Champier, c'est à Lyon que les
doctrines galéniques -pures ont subi les premières cri-
tiques, ont immédiatement rencontré un de leurs plus
rudes contradicteurs. Jean Argentier qui pratiquait
dans notre ville où il avait conquis par son savoir une
telle réputation qu'on ne le désignait que sous le nom
du Grand médecin, s'affranchit, avant tous les autres,
 de celte soumision absolue aux principes de Galien ;
 il composa lui-même plusieurs ouvrages pour démon-
trer le vide, les dangers de ses théories; se plaisant à
 signaler les erreurs répandues dans les livres de ce
 maître, il se glorifiait des reproches de Symphorien,
 son rival qui, dans l'ardeur de la dispute, l'avait sur-
 nommé le censeur des médecins.
                                  F.-F.-A. POTTON.
       A continuer.