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436 VIEUX CHATEAUX DU LYONNAIS. nom résultait plutôt d'une condition topographique particu- lière que de l'imposition du nom du possesseur (1). Quoi qu'il en soit, vers la fin du XIIIe siècle, Pizey avait cessé d'appartenir h la famille de ce nom pour passer aux Lavieu. Le nom de Lavieu nous rappelle l'une des familles chevale- resques les plus illustres du Forez et du Lyonnais. Aucune ne fut plus puissante et ne posséda plus de châteaux-forts dans nos contrées. Originaires de la seigneurie de Lavieu, située près de Montbrison, à laquelle appartenait primitive- ment le titre de vicomte, les Lavieu durent quitter le Forez, vers la fin du XIe siècle, à la suite d'un acte de félonie rap- porté par le jurisconsulte Papon. S'il faut en croire cet au- teur, un comte de Forez ayant outragé la femme du seigneur de Lavieu, celui-ci se vengea en assassinant le comte de sa propre main (2). Quelle que soit l'authenticité de cette tra- dition, il est certain que vers cette même époque les terres des seigneurs de Lavieu furent confisquées, que leur titre de vicomte disparut et qu'ils quittèrent le Forez pour se retirer dans le Jarez et les montagnes du Lyonnais, dont ils occu- pèrent presque toutes les forteresses. Roclietailléc, Roche la Molière, Feugerolles, Sainl-Chamond, Doizieu, Iseron, Pizey, Vaudragon, furent au nombre de ces châteaux-forts. Suivant M. Latour-Varan, la maison de Lavieu forma plu- sieurs branches, et ce serait l'aînée de ces branches qui au- rait pris le nom de Jarez (3). Quoi qu'il en soit, il est cer- (i) Le nom de Pizey était aussi celui d'une parcelle de la paroisse de Bas en Basset, dans la baronnie de Rochcbaron, en Forez, élection do Mont- brison. (Voyez Alman. de Lyon de 1760). (2) Comment, de la coutume de Itourbonnah, parag. 388.—AUJJ. Bernard, Hist, du Forez, p. 135. — La Mure. Ilist. des ducs de Bourbon, I. p . 93. *otc. (3) Si cette opinion est exacte, elle pourrait nous faire croire que le