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38 VOYAGE EN CHEMIN DE FER gore (1), qui en fut bien accueilli, et eut de fréquents entretiens avec eux. Il raconte même un miracle de bi- location, opéré dans la personne de son héros, et qui semblerait prouver que la réputation surnaturelle de cette contrée avait agi sur l'esprit des matelots. Au mo- ment où le bâtiment approchait de la côte du Carmel, les marins qui conduisaient l'illustre voyageur, le voyaient en même temps descendre lentement du sommet du Carmel, marchant d'un pas assuré, sans se détourner et sans être arrêté par aucun obstacle de rocher ou de précipice. Abandonnant le domaine du merveilleux, je résumerai cette discussion, en disant que si Elie n'institua pas les Carmes, il se pourrait cependant que les solitaires, réunis à l'époque du XIIe siècle, et qui prirent ensuite ce nom, aient d'abord habité le Carmel, en procédant de l'exemple d'Elie et d'Elisée, qui avaient passé leur vie dans cette mystique montagne. Le fait ainsi présenté n'aurait rien d'exorbitant, et serait susceptible d'être raisonnablement discuté ; mais l'exagération conduit à l'impossibilité de la preuve. Il me resterait à contrôler l'assertion du père Louis de Sainte-Thérèse, qui prétend qu'un jugement de Sixte IV reconnaît les Carmes, comme successeurs d'Elie. Je n'ai pas de documents pour confirmer ou contredire le fait; mais chacun sait que dans la basilique de Saint-Pierre tous les fondateurs d'ordres ont leur statue; or celle du prophète Elie y existe, et sur son piédestal on lit cette inscription : Universus or do carmelitarum fundatori suo, (1) Pythagorc naquit à Samos, vers l'an 592, avant J . C .