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418                       BEAUX-ARTS.

 incomplet si je passais sous silence ce qui a rapport aux
 tissus et aux papiers peints.
    Je ne rappellerai pas à quelle époque, ni chez quels peuples
 se firent les premiers tissus : je ne les considérerai que sous
 le rapport artistique.
    Les Babyloniens, les Egyptiens et les Grecs connaissaient
les tapis, sur lesquels ils représentaient, de diverses façons,
 des fables, des combats et les nombreux mystères de leur
religion. Suivant Hérodote, aux environs de la mer Cas-
 pienne, on ornait les vêtements de broderies. D'où il faut
conclure que, de date fort ancienne, on avait compris le
besoin d'enrichir et de distinguer les étoffes comme les
habitations.
    Les tapis ont toujours été la partie importante des tissus;
en France, ils furent dans l'origine particulièrement destinés
aux églises, et ce ne fut, peut-être, qu'au XIIe ou XIII0 siècle
que, ainsi que l'orlévrerie, cet usage passa des églises et des
monastères dans les palais et dans les châteaux.
    Les manufactures de Flandre, déjà si renommées au
XIIe .siècle, prirent un grand développement au XVe; le
succès croissant qu'obtinrent alors les tapisseries d'Arras
fut si important que, quelle que soit d'ailleurs leur origine,
les belles tentures de cette époque conservent le nom d'Arrasi.
Les plus célèbres peintres ne dédaignèrent jamais cette bran-
che de l'art, et Raphaël lui-même, sur la demande de Léon X,
fit des cartons destinés à être tissés. Aussi, la tapisserie
suivit-elle le progrès du XVIe siècle. François I»r fonda alors
les manufactures de Fontainebleau, sous la direction de
Babou de la Bourdoissière, qui y introduisit une nouvelle
perfection. Dès lors, on commença à tisser d'une seule pièce
ces immenses tapis dont quelques-uns furent exécutés
d'après les dessins du Primatice, que François Ier avait appelé
d'Italie. Plus lard, Henri II, tout en protégeant cet établis-