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DES APTITUDES. 503 raire, cette longue nuit qui suivit les grandes invasions du Nord, que prolongèrent les anarchies féodales, et au sein de laquelle s'élaborèrent sourdement les germes puissants de la civilisation moderne. Mais les arts n'illuminèrent-ils pas cette nuit du rayonnement de leurs chefs-d'œuvre ; et ces monu- ments merveilleux ne protestent-ils pas encore contre le singulier reproche de barbarie, adressé par la prévention ou l'ignorance à ces temps d'aspirations idéales si grandioses ? Puis, au jour où les sociétés mieux assises purent se livrer avec plus de sécurité aux travaux de la paix, ne vit-on pas notre cité s'élancer avec un redoublement d'enthousiasme a la recherche du beau idéal et matériel tout ensemble, et fournir à la poésie et aux arts des illustrations qui renouèrent la chaîne interrompue des traditions de l'esprit ? Nous ne voudrions pour preuve de sa participation em- pressée à cette renaissance universelle, que le nombre et la fécondité des moyens par elle employés pour multiplier les œuvres de l'intelligence et de l'imagination. A une époque où les produits de toute industrie n'avaient pas pour s'écouler les immenses facilités de notre temps, on comprend que ceux de la littérature comme les autres, devaient, pour parler le langage économique, compter avant tout sur la consommation locale. A ce titre, quelle ne devait pas être l'ardeur littéraire lyonnaise, servie par tant de célèbres imprimeurs, et de savants de tout ordre, qui ne dédaignaient pas de surveiller et diriger leurs efforts dans la restitution des chefs-d'œuvre antiques ou la reproduction des œuvres contemporaines ? Mais qu'est-il besoin même de cette preuve matérielle pour attester l'entraînement général des esprits aux plus rares élégances de la vie littéraire et esthétique? En est-il de plus démonstrative que ce goût passienné de poésie, gagnant jus- qu'au sexe même qui ne semble destiné qu'à en aspirer l'encens, et dotant notre histoire d'un vrai collège de Muses,