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                       ÉLOGE DE BAVEZ.                       211

    « Le temps, dit-il, marchait vite a cette époque, et la
 « police devenait de plus en plus ombrageuse et tracassière.
    c Dans une réunion fort nombreuse et qui se tint à quel-
     <
 « ques jours de ma présentation, il s'agissait d'élire un
 « président.
    « Il y avait de l'animation dans la salle et une évidente
« hésitation dans les groupes qui la formaient.
    « J'étais fort tranquille à mon banc, mais il me semblait
 « que mon nom sortait du bruit et frappait mon oreille.
    « On se désignait ma personne et les yeux se dirigeaient
 « curieusement vers moi ; la plupart, en effet, ne me con-
« naissaient guère. Je ne savais que penser de cette scène
« qui me semblait étrange, lorsqu'une députation se déta-
« cha et vint, pàYTorgane de Cornut, me proposer la pré-
« sidence.
    « J'en fus surpris et le lui témoignai ; mais les instances
« devinrent si pressantes et à la fois si unanimes que je
« me rendis en leur disant :
    « Que je ne pouvais comprendre de quel secours et de
« quel poids je pouvais être, moi étranger, et si récemment
« arrivé à Bordeaux ;*que je n'y connaissais à peu près per-
« sonne, que le dernier d'entre eux leur serait plus utile ;
« que cependant, je voyais bien que la Société, composée
« comme elle l'était, chacun de ses membres qui vivait
« dans sa famille pouvait craindre d'être influencé par la
« tendresse maternelle ou par la prudence des parents, et
« qu'avec moi du moins ils n'en couraient pas les risques,
« et j'ajoutai : au surplus, il y a du danger, j'accepte. »
    Tel était Ravez quand Lyon le donna a Bordeaux.
    A peine élu, le nouveau président courut au-devant des
responsabilités les plus périlleuses : un jour on le voit prendre
l'initiative d'un appel aux vingt-huit sections de la ville ; un
autre jour il marche à la tête de la jeunesse, pértètre au sein