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20 SYMPHOUIEN CHAMP1ER. preuves authentiques. Dans ces livres, aussi bien que dans la plupart de ses histoires, les faits sont présen- tés d'une manière assez heureuse ; mais il ne les a jamais basés sur un examen assez sérieux ; il a suivi plutôt son imagination que les sources positives. Le père Colonia, malgré son extrême bienveillance pour l'auteur, formule lui-même ce reproche dans les termes suivants . « Les ouvrages historiques, quoique considérables, sont cependant les moindres que Cham- pier ait composé ; certainement ce n'est pas par cet endroit la qu'il mérite d'être loué. On a dit de lui avec raison qu'il aurait bien mieux fait de se renfermer dans la médecine, en laquelle il excellait, que de s'at- tacher a écrire l'histoire pour laquelle il n'était nulle- ment propre, n'ayant nul goût pour la chronologie, qui en est l'âme, ni pour la critique et en ayant beau- coup pour les fables, même pour les fables les plus grossières. » • - ' Il faut néanmoins constater que plusieurs de ses travaux historiques, sur lesquels je ne m'étendrai pas, renferment de précieux matériaux qu'on trouverait dif- ficilement ailleurs, et qui ont été mis à contribution par les écrivains qui lui ont succédé. Je citerai en- tre autres les mémoires : De Origine et antiquitate Lugdunensis civitatis ; de Claris Lugdunensibus ; de descriptoribus Gallicis ac Lugdunensis ; de Po- liliâ reipublicœ Lugdunensis ; de Hiérarchie eccle- siœ Lugdunensis ; de Antiquilale Fiennensis urbis. La plupart de ces écrits concernent surtout les his- toriens religieux, l'Eglise de Lyon, les grands hom- mes, les prélats et les saints qui l'ont honorée. L'his- toire civile et politique, les auteurs profanes et leurs productions n'y occupent pas la place et le rang qu'ils avaient droit d'y tenir. Rappelé dans sa patrie par le suffrage de ses conci-