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                          MONTJSAIKT-BERNAUD.               401
  Xe siècles, dans le cours des guerres obscures, quoique Sj
  désastreuses de cette triste époque, le Monl-Joux a été
  successivement traversé parles Francs, les Bourguignons,
  les Hongrois, les Sarrasins eux-mêmes (1). Enfin, de nos
  jours, les soldats de la France l'ont escaladé, a la suite du
  conquérant de l'Italie et de l'Egypte, pour aller de nouveau
  vaincre à Marengo. Ainsi, ces rochers glacés ont vu tcur h
  tour la puissance, la barbarie et la gloire habiter leurs dé-
  serts. Ces sauvages échos, qui semblaient ne devoir redire
  que le bruit de la tempête, ont retenti du fracas delà guerre,
  et ces solitudes presque inaccessibles ont été peuplées par
  des armées. Mais les légions romaines, les barbare», les
• Sarrasins et les phalanges de Napoléon se sont écoulés
  comme les torrents, et il n'est resté debout qu'un monument
  de la charité chrétienne.

    La tradition rapporte qu'au temple dans lequel on avait
 inauguré le culte de Jupiter Pennin les Romains joignirent
 une maison de refuge où les envoyés de l'Empereur (Missi)
 trouvaient un abri dans le besoin et tout ce qui leur était
 nécessaire pour franchir la montagne avec sécurité. Les
 débris que l'on rencontre au couchant, à une courte dislance
 de l'hospice actuel, attestent encore l'existence de l'établis-
 sement payen. Lorsque la religion nouvelle monta sur le
 trône des Césars, cet établissement changea de caractère et
 de destination. Constantin II fit abattre en 339 la statue de
 Jupiter Pennin, que remplaça la eroix.. Dès lors, ce ne furent
 plus seulement les missi imperaloris qui durent y recevoir
 les secours de la bienfaisance ; l'esprit chrétien élargissant
 les idées, on donna une extension illimitée au refuge, qui
 devint, pour tous les voyageurs, un hospice entretenu aux


    (1) Voir Luitprandi hist. passim.
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