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NAVIGATION A VAPEUR. 453 1819, le capitaine Moses Rogers traversait l'Atlantique, de New-Yoïk à Liverpool, avec un navire mixte de 380 ton- neaux Jouffroy dut se résigner 5 voir des industriels étrangers recueillir, en France même, le fruit des travaux auxquels, pendant un demi siècle, il avait consacré toutes les ressources - de son génie et de sa fortune; en effet, dès l'année suivante, 1820, Stéel, constructeur anglais, lançait sur la Seine un bateau à vapeur armé d'une rame articulée ou palte d'oie, d'après le premier système essayé par Jouffroy ; deux ans après, une Compagnie anglaise amenait en France deux ba- teaux à vapeur en fer. En 1825, un steamer anglais mixte faisait le voyage de Faimoalh a Calculla; un bâtiment hollandais, également mixte, se rendait d'Amsterdam aux Antilles; de 1825 a 1830, presque toutes les rivières navigables et les grands ports de France eurent des baleaux à vapeur. L'essor de ce mode de navigation sur le Rhône et sur la Saône fut encore ralenti par la catastrophe qui,~ le 4 mars 1827, répandit le deuil dans la ville de Lyon. Le problème de l'emploi de la vapeur dans les voyages transatlantiques fut définitivement résolu, en 1838, par l'heureuse traversée que fit le Great-J^Fastem de 1300 ton- neaux, de Bristol à New-York, et par celle du Syrius, de 700 tonneaux, de la rade de Cork en Irlande à New-York. En 1829, la mort ravit à Jouffroy la compagne dont le ca- ractère, l'esprit et le cœur n'avaient cessé, durant 46 ans, de lui réserver dans le bonheur domeslique un refuge consola- teur et l'oubli des plus arrières déceptions. Ne pouvant sup- porter la solitude que lui faisait celte mort, il fit liquider sa retraite militaire et obtint son admission à l'Hôtel-des-Inva- lides où il mourut du choléra en 1832, à l'Age de 81 ans, ne laissant à ses fils d'autre héritage que l'exemple de ses tra-