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                      ÉLOGE CE BAVEZ.          .           iOO

    11 n'avait pas vingt ans quand s'ouvrit l'année 1789. Au
milieu de cette atmosphère bouillonnante d'aspirations géné-
reuses et de téméraires entraînements , il partagea tous les
élans de son âge ; il n'en subit pas les illusions. Tandis que
tant d'esprits fermes s'abandonnaient au torrent qui entraînait
tout, Ravez pressentait déjà ses débordements funestes, et
courait à la digue pour venir en aide à la société menacée.
    Il se montrait ainsi le digne enfant de cette cité qui
ne sépara jamais la religion de la science, et l'ordre de la
liberté ; qui se montra si ardente a inaugurer 1789, et si
héroïque en luttant contre 1793.
     La liberté de conscience fut la première attaquée, et avec
 elle on confisqua bientôt toutes les autres. On voulut régle-
 menter la religion par des lois ; mais dès que la main de
 l'homme touche à ce dépôt sacré, elle ne tarde pas à s'en
 prendre au culte même de Dieu. Le signal des persécutions fut
 donné: les réformes avaient disparu, les violences commen-
 çaient. On entrait dans ce terrible passage qu'on appelle l'état
 révolutionnaire, qui déshérite ies nations de leur histoire et
 brise les autels comme les images des ancêtres, jusqu'au jour
  ou une heureuse alliance du présent et du passé apaise les
  passions, marque le progrès régulier des siècles et garantit
  la sécurité de l'avenir.
     Ravez avait combattu les abus des puissants ; mais quand
  les puissants devinrent les opprimés, il se rangea, sans
  hésiter, du côté des victimes.
      En 1791, il défendit les prêtres insermentés, dont la révo-
  lution voulait contraindre la croyance au nom de la liberté.
      Sept d'entre eux, coupables seulement d'avoir exercé le
   culte de leurs pères, furent enfermés à Pierre-Scize et con-
   damnés par les premiers Juges. Ravez défendit leur appel
   devant le tribunal du district, avec un courage que rien ne
   put ébranler. H faut dire, a l'honneur de notre ville, que le