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338 1,A XJBLKSSK EN KKAiVCE. gner à une humiliation éternelle. Ce préjuge puise son origine dans ce fait, que les professions manuelles étaient, dans l'antiquité, presque toutes exercées par les esclaves. La tache primordiale de la servitude n'a pu s'effacer du front des hommes libres qui demandent leur pain à ces travaux. Après ce coup d?œil jeté sur la noblesse considérée comme fait nécessaire et universel dans le temps et dans l'espace, nous abordons cette période de siècles dans laquelle elle a figuré comme l'institution sociale la plus caractéristique et la plus puissante. Cette période s'étend, de l'aveu do tous ceux qui ont écrit sur cette matière, de la fin du cinquième siècle à la fin du dix- huitième, ce qui embrasse une phase treize fois sécu- laire. Mais nos recherches se borneront à la noblesse française seulement, et nous nous dispenserons d'autant plus volontiers d'esquisser l'histoire de celle des autres pays de l'Europe, que celle-ci a été calquée sur la nôtre, et lui a ressemblé presque identiquement dans ses ma- nifestations féodales. Féodalité! Nous avons prononcé le grand mot qui exprime la manière d'être constitutive de l'aristocratie dansla période que nous signalons. Il ne s'agit plus d'une noblesse purement honorifique, mais d'une caste ayant son existence à part et concentrant en elle les privilèges les plus étendus et les plus exorbitants qui se soient vus dans l'histoire du monde. C'est le long règne de la force brutale et do l'inégalité désespérante; c'est la négation la plus complète des droits de l'homme; c'est l'éclipsé plus que millénaire des lois de la justice cl de l'équité j c'est l'axiome va>. victis appliqué à la nation vaincue