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176                    ORFÈVRERIE.

d'autres orfèvres lyonnais, tels que les frèresFavier,etc.,
notre, ville pourra prétendre à la gloire d'exécuter des
meubles sacrés capables de rivaliser avec ceux de la ca-
pitale.
    M. Armand-Calliat a eu, au mois d'octobre dernier,
l'excellente pensée de réunir dans ses salons, les diffé-
rentes pièces d'orfèvrerie qui composaient son exposition
de Londres en 1862, et qui lui ont valu la médaille d'ex-
cellence, distinction la plus haute que pût lui décerner le
jury international.
    Messieurs les ecclésiastiques ont pu les admirer pendant
la retraite pastorale, et Son Eminence le Cardinal Arche-
vêque de Lyon n'a pas craint de gravir une montée fort
raide pour honorer cette exposition de sa bienveillante
visite : Elle a examiné avec attention chaque objet, et
après de judicieuses observations, elle a déclaré n'avoir
jamais vu, dans aucune collection des orfèvres de Paris,
un ensemble aussi beau et des pièces équivalentes. Le
coup-d'œil général était saisissant. Splendeur étincelante
de l'or et de l'argent, ruissellement de pierreries, combi-
naisons harmonieuses d'émaux, jeux de couleur obtenus
par les différents modes de dorure, tout cela éblouissait
et ravissait le spectateur d'une admiration qu'un examen
plus approfondi ne diminuait pas.
    Quant à l'esprit général qui a présidé à ces beaux ou-
 vrages,on reconnaît au premier coup-d'œil queM. Armand-
Calliat a suivi les données des douzième et treizième siè-
cles ; mais il ne s'est pas emprisonné rigoureusement dans
certains types consacrés par les archéologues, et dans
lesquels pourraient être par trop circonscrits le talent et
 la liberté du compositeur. Nous examinerons plus loin
dans quelle mesure cette liberté doit être permise ; mais
auparavant nous voulons indiquer rapidement l'idée et le
caractère des principales pièces de cette exposition.
    Et tout d'abord, il faut le reconnaître, une réaction
intelligente s'est opérée touchant les meubles liturgi-
ques; trop longtemps on était demeuré, dans cette bran-
che de l'art, en arrière du mouvement qui s'est fait en
architecture et dans la peinture monumentale, non que