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332               LA NOBLESSE EN FRANCE.

Gaulois, les Scandinaves, les Ibères offraient tous dans
leurs camps ou leurs bourgades, sous la tente ou la ca-
bane, des degrés parfaitement distincts dans leurs clas-
sifications sociales. Il est oiseux de citer les Grecs et les
Romains au sein desquels brillait un patriciat parfaite-
ment constitué. Dans ces civilisations puissantes que ré-
véla là découverte du Nouveau-Monde, à côté des Aztè-
ques au Mexique, et des Incas au Pérou, florissaient des
castes privilégiées et organisées théocratiquement. Enfin,
jusqu'au sein des peuplades sauvages qui pullulent dans
les îles lointaines de la Polynésie, le navigateur retrouve
des chefs, et autour de ces chefs, une cour primitive,
des privilégiés, des aristocraties.
   Il n'est pas jusqu'aux républiques marchandes de
l'antiquité et du moyen âge qui n'aient eu leurs patri-
ciats puissants et Lien établis. Tyr, Sidon, Carthage,
avant l'ère chrétienne, Gênes, Venise et Lubeck, dans
les temps modernes, en sont un exemple frappant.
   Les Etats-Unis d'Amérique et la Suisse sont peut-être
les"seules nationalités où ce fait ne se soit pas produit.
Les premiers n'ont absolument qu'une aristocratie d'ar-
gent (il est vrai qu'ils ont l'esclavage). La Suisse n'a pas
et n'a jamais eu de noblesse. Son histoire ne compte
guère que quatre ou cinq familles féodales, pas davan-
tage; encore était-ce une féodalité pastorale et agricole
autant que guerrière.
   Ainsi donc, c'est constant; l'aristocratie est un fait
universel et aussi ancien que le monde. Avant de l'en-
visager dans son présent et dans son avenir, précisons •
succinctement ce qu'elle fut dans le passé.
   Parlons d'abord de l'antiquité. Comme cette période