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DE LYON A LA CROIX-ROUSSE. 367 possibles, du moins pour le moment, et ils se mettraient à l'œuvre, en dotant à leurs frais le quartier d'un pavé cubique; mais on se réunira, on discutera et l'on ne fera rien. La chapelle de Saint-Marcel, ancienne recluserie qui a donné son nom à la rue, était située à l'angle de la place des Capucins ; elle servait aux exercices de? Péni- tents du Saint-Crucifix, dont le but principal consistait à recueillir des aumônes, afin de placer les enfants pauvres en apprentissage. Cette confrérie fut établie officiellement en 1590, par le cardinal Cajetan, qui se trouvait alors à Lyon, et remplissait-les fonctions de légat du Pape. En 4633 la chapelle fut reconstruite et décorée de onze ta- bleaux, peints par Blanchet; mais il paraît qu'ils ne comptaient pas au nombre des meilleurs de ce maître. Les Pénitents du Saint-Crucifix étaient vêtus d'un sac noir, et ce fut probablement afin de mettre la chapelle en harmonie avec ce costume qu'on la peignit intérieure- ment de la même couleur, ce qui la rendait peu agréable à la vue. En '1790, la Compagnie comptait parmi ses membres, le comte de Rully, Joseph Monterrad, Jean- Baptiste Levasseur, Antoine Poura, Claude Péricaud, etc. (1). Après la Terreur, lorsque Lyon vit renaître des jours moins sombres, le goût des plaisirs, si longtemps com- primé, se réveilla avec ardeur et des théâtres s'élevèrent en grand nombre. La petite place des Capucins en compta deux : le théâtre des Jeunes-Artistes et celui de la Gaîté. L'un était établi dans l'église des Capucins, et l'autre (1) Sur ce dernier, voir ma Notice sur le territoire de la Tite-d'Or p. 35.