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118 SYMPHORIEN CHAMP1ER. notre pays. Les anciens éclairés sur les effets redou- tables des médecines vénéneuses ne les essayaient que dans des cas rares ; Aristote et Platon en avaient limité l'emploi ; ce dernier a écrit : Morbi nisi periculosis- simi sinl, phamaciis islis irritandi non sunt. » Pour venir à l'appui decette thèse, Champierdemande des preuves à l'histoire, plus capables,il est vrai, de sé- duire parleur forme anecdotique que de convaincre par leur valeur Intrinsèque. De fréquentes citations, que lui suggère sa mémoire très-ornée, sont intercalées dans le discours. « Si Caton a proposé de chasser les méde cins de Rome, c'est que la médecine y était pratiquée par des guérisseurs qui n'avaient recours qu'a des compositions dangereuses, » Pour conserver une bonne santé,disait un proverbe romain, alors en usage, il faut s'abstenir, durant la maladie, des préparations suscepti- bles d'empoisonner. Un oracle d'Apollon, qui flétrissait les empiriques , est reproduit : Quandocumque gens isla suas Hueras dabit, ornnia corrumpet ; tùm elià m magis si medicos suos hùc millet. » Pour Symphorien, les empiriques et les Arabes, sont de la même famille, ne font qu'un. C'est pourquoi il leur applique le vers de Juvénal sur Themison : Quot Themison aegros, autumno occident uno. L'empereur Adrien mourant les a désignés par le mot qu'on lui prête : « Medicorum lurba principem perdi- dit. » Si je transcris quelques-unes des citations qui abon- dent dans ce livre, où elles sont loin toujours d'être d'une justesse et d'un à -propos irréprochables, c'est pour mieux faire apprécier la manière de l'auteur. Lors même que la science moderne ne nous aurait pasfixésur les avantages de certains remèdes, puissante modificateurs de l'économie dans des cas déterminés, il y aurait bien des réserves à faire, au point de vue