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26 SVMPHORIEN CHAMP1ER. nous la comprenons. J'ai affronté l'ennui qui naît de ces doctrines surannées, de -ces problèmes alors eil litige, actuellement résolus, de ces controverses fasti- dieuses dans un langage qui n'est plus le nôtre ; au milieu de beaucoup de choses banales, médiocres, insi- gnifiantes, on rencontre souvent aussi des aperçus ingénieux, dss observations pleines de profondeur et de justesse, un savoir admirable sur les sujets les plus variés. L'expérience a confirmé un bon nombre des as- sertions et des remarques disséminées dans ces écrits ; il y a dès lors une compensation qui relève le mérite de l'auteur; et parvient a indemniser de leurs peines les hommes qui ont la patience de le suivre. En établissant la part du bien et du mal, en indiquant ce qui appartient à Champier, et ce qui doit être rap- porté à son époque, si j'arrive à faire constater, non la valeur actuelle de ses œuvres, mais l'influence qu'elles ont exercé , jadis, sur le] mouvement, le pro- grès scientifique, je me féliciterai de ce résultat qui ne saurait être indifférent a la médecine lyonnaise. Ce n'est point, je le répète, la science véritable qu'il faut chercher ici, c'est bien plutôt la connaissance de l'esprit de l'époque durant une des grandes périodes de la médecine militante. Symphorien a été un des premiers en France, le premier, je crois, qui ait osé soulever l'examen, en- treprendre la censure des auteurs orientaux, la cri- tique raisonnée des Arabes. Dès l'an 1498, ses efforts ont été dirigés dans ce sens. Jusqu'à lui, dans les écoles françaises, on n'avait, en quelque sorte connu les anciens que de réputation ; on s'en rapportait pres- qu'exclusivement a Sérapion , Avicenne, Rhazès et Mésué : On enseignait la médecine que sur leur parole, leurs interpétalions, leurs canons; c'était moins, sans doute, par attachement et par respect que par l'im-