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                  LA NOBLESSE EN FRANCE.                  353

Mais cette vanité est dans la nature : rien ne la dé-
truira.
    Nous touchons ici à un des problèmes les plus atta-
chants et les plus curieux de la physiologie moderne.
Oui, il est inconteslable, il est certain que le sang est le
mystérieux véhicule, et comme l'entremetteur des ma-
nières d'être physiques et morales dans une même race.
Les vertus et les-vices, les beautés et les laideurs, les apti-
tudes intellectuelles et matérielles, les poses et les gestes,
les attitudes, les caractères du corps et de la physiono-
mie, les qualités spéciales, dislinctives, se retrouvent et
se constatent dans les individus d'une même famille à
une très-grande distance du type primitif. Cette loi est
tellement vraie que deux degrés de génération suffisent
pour modifier complètement les caractères physiques
d'une famille quand le milieu où elle vit a changé.
   On voit tous les jours, dans ce qu'on appelle les par-
venus, un père et une mère, bien portants d'ailleurs et
bien constitués, formant un couple commun, vul-
gaire, et disgracieux même. La structure de leur corps
est grossièrement équarrie; ils ont une physionomie
triviale et des traits grossiers ; des attaches sans
finesse et des extrémités lourdes et épaisses. Ils donnent
cependant le jour à des enfants qui portent un tout
autre cachet de distinction : des traits fins, des formes
svelles et gracieuses, des attaches délicates et des extré-
mités parfaites. D'où vient ce changement? du milieu
nouveau dans lequel la fortune et l'opulence ont trans-
planté les parents; des habitudes de luxe et d'élégance,
de la fréquentation des sociétés plus choisies que la ri-
chesse comporte. La génération subséquente sera encore