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476                     BIBLIOGRAPHIE.

s'est asservi à des divisions périodiques de phrases dont la
monotonie ne peut être sauvée que par des artifices ingé-
nieux et par... le génie, chose toujours fort rare. Comme
compensation, la musique a acquis le mouvement, résultant
de la possibilité d'accélérer ou de ralentir les rhylhmes et
la couleur, par l'emploi de tous les moyens connus ou à
connaître de produire la sonorité instrumentale. A ce point
de vue, la musique n'est plus que l'accessoire du drame et
non un langage plus relevé que le langage ordinaire. C'est
môme un drame réel et sans paroles dans les grandes pro-
ductions instrumentales, ou simplement un procédé d'agi-
tation nerveuse dans la musique de danse. Or, le drame
n'est que la représentation ou le stimulant des passions, et
la musique dramatique ne saurait convenir au chant litur-
gique, a la prière chantée, pour lesquels il faut un caractère
calme et un profond respect du texte, qui excluent la ré-
gularité de la mesure obtenue au détriment des paroles et
la variélé harmonique combinée pour la titillation des oreilles.
Les oreilles se blasent aussi promptement que la vue et l'o-
dorat; le compositeur est donc condamné à chercher sans
cesse des condiments nouveaux , des formules inattendues
ne ressemblant pas aux formules précédentes. Nous ne pou-
vons donc pas nous ranger à l'avis de l'auteur quand il dit
que « l'orgue combla les vœux des lilurgistcs et fut l'or-
chestre que réclamait le plain-chanl. » L'orgue, au contraire,
n'étant que la musique introduite dans le sanctuaire, non
comme un accessoire toléré, comme une exception , mais en
souveraine et sur le même pied que les rites, devait altérer
le cérémonial liturgique, dont le tissu serré et indivisible ne
lui laissait pas une place suffisante, et altérer aussi le chant
religieux en lui donnant une autre direction. Au lieu de la
simple régularisation de la prière par la psalmodie, au lieu
du lyrisme déclamatoire des textes poétiques de l'office, il