page suivante »
AUTEL D'AUGUSTE. 113 même colline de Saint-Sébastien, et cette fois'parmi les dé- bris même de l'amphithéâtre, de plaques de marbre blanc, a ornements d'un grand caractère, ayant pu servir de re- vêtement à un soubassement ou podium, et sur lesquelles les deux premières lettres d'une inscription monumen- tale, en métal doré, font connaître celle justement qui se lit, au-dessous de l'Autel, sur l'es médailles. Si en asseyant l'autel de Rome et des Augustes sur l'in- clinaison du visorium de l'amphithéâtre, je ji'ai pas su ren- contrer la véritable solution du problème, mon argumenta- tion n'en subsiste pas moins pour cela, avec ses exigences, dans toute sa force et toute son intégrité, et quelle que puisse être toute solution différente, la connexité de l'autel avec l'amphithéâtre et sa place, par conséquent, sur la colline Saint-Sébastien, me paraissent devoir en êlre toujours la condition première et impérieuse. Fort heureusement pour moi, messieurs, l'auditoire de- vant lequel je parle ne compose pas un tribunal aussi re- doutable que celui qui, autrefois, tout près d'ici, jugeait les déclamations des orateurs à l'autel de Rome et des Au- gustes ; autrement, arrivé au terme de ma lecture, et dans l'attente du châtiment que je mérite, soit que, pour avoir maldit, je me voie condamné a effacer avec ma langue toutes «ces pages, soit que, pour attentat'a l'inviolabilité d'opinions sanctionnées parle temps, par des noms en au- torité, par des jugements de cette Académie même, dont presque tous vous faites rartie, je doive, sur votre ordre, messieurs, être jeté, par le froid qu'il fait, a l'une de nos rivières, vous me verriez là , devant vous, plus pâle et plus saisi de frayeur que si, comme le personnage de Juvénal, « j'eusse posé le pied sur un nid de serpents. » A. ALLMER. 8