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222                    ÉLOGE DE RAVEZ.

 intérêts maritimes. Il y fut accueilli avec enthousiasme.
 Ravez n'avait point appelé' l'e'tranger, mais il fut des pre-
 miers à saluer un prince français qui se présentait com-
me un gage de pacification entre la France et l'Europe.
Ravez obéissait d'ailleurs aux sentiments de toute sa vie ;
il avait toujours considéré la monarchie constitutionnelle
comme l'Å“uvre la plus accomplie de la civilisation moder-
ne , la transaction suprême entre la stabilité et le pro-
grès , le dernier terme où le despotisme et la république
se rencontreraient quelque jour pour fixer les destinées des
peuples. Il avait toujours espéré que la maison de Bourbon
serait appelée à doter son pays de la paix et de la liberté.
   Le duc d'Angoulême sut l'apprécier et l'appela dans ses
conseils en même temps que Laine.
   Bientôt l'invasion de la capitale et l'abdication de Fontai-
nebleau remirent la France aux mains de ses anciens rois.
Leur première pensée devait être de l'arracher à la pression
des étrangers qui, de toutes parts, occupaient son territoire.
   Le Prince chargea Ravez de parcourir plusieurs villes du
Midi et de substituer l'administration civile de la France à
celle des puissances coalisées. La mission était délicate, il
fallait que le droit désarmé prévalût sur la force victorieuse.
Ravez s'acquitta de sa tâche avec une courageuse fermeté. 11
fut spécialement autorisé à pénétrer jusqu'au quartier géné-
ral deWellington, où il eut l'honneur de défendre les droits du
commerce français contre les haines jalouses et mal dégui-
sées de l'Angleterre.
   De tels services ouvraient à Ravez le chemin des plus hauts
honneurs politiques auxquels Laine se vit promptement
appelé; Ravez préféra ceux de sa toge et resta avocat.
Mais s'il n'avait pas suivi ses amis dans la grandeur, il ne
tarda pas a leur montrer sa fidélité dans la disgrâce. Les
Cent-Jours vinrent. Le 20 mars surprit la duchesse d'An-