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BEAUX-ARTS. 413 a la pensée religieuse ses plus belles pages connues. Elle s'introduisit partout, et les missels enluminés, les vitraux d'église représentèrent en images naïves les sublimes mys- tères de la révélation chrétienne. Alors Constantinople possédait une remarquable École de peinture, qui conservait encore les traditions antiques. Ce fut la que, vers le XIIIe siècle, le Florentin Cimabué alla puiser ses inspirations et que, de retour en Italie, il com- mença par Giotto l'illustre série des Michel-Ange, des Raphaël, des Titien et de tant d'autres artistes qui illustrèrent le siècle brillant de la renaissance. Ce fut encore en Italie, et au XVe siècle, que Tommaso , dit Finiguerra, fit les premiers essais de la gravure en creux; il gravait sur l'or et l'argent ; ce procédé ne permettait pas des œuvres de grandes dimensions ; plus tard, vers 1,500, Marc-Antoine Raimondi employa le premier des planches de cuivre, sur lesquelles il reproduisait, de préférence, le divin Raphaël. Cet art prit dès lors une grande extension ; il popu- larisa les chefs-d'œuvre des grands maîtres ; quelques-uns d'entre eux s'en servirent eux-mêmes, avec d'autant plus de succès qu'ils rendaient avec la pointe et par la gravure a l'eau forte l'esprit exact de leur peinture. . Je viens, Messieurs, de donner un aperçu de l'histoire de l'art. Je ne continuerai pas en l'étudiant dans les monu- ments et musées, je veux le suivre dans des sentiers moins battus, et je rentre dans mon sujet, en vous montrant cette étincelle divine, l'art, étendant son empire sur toutes les habitudes, sur toutes les passions de l'homme, changeant en merveilles infinies les matières les plus viles, centuplant la. valeur des métaux les plus précieux. Je vous le montrerai pur, correct et grandiose dans les tapis, les meubles et les tentures ; capricieux, gracieux et élégant dans les vêtements et dans les parures : n'est-ce.