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                 LA NOBLESSE EN FRANCE.                343

 persisté avec toutes ses odieuses conséquences, et conti-
 nuait, avec une singulière force de répercussion, à dominer
 les éléments de ce grand corps, devenus homogènes par-
 le temps.
    C'est ainsi que ce corps se trouve constitué à l'avè-
 nement des Capétiens, avec cette étrange organisation
qui révolte nos sentiments d'équité modernes. A dater
 de cette époque jusqu'à sa chute, il se composa de trois
catégories distinctes et inégales en honneur, mais jouis-
sant des mêmes privilèges. Celte division, qui a été
admise et reconnue par tous les historiens, comprenait :
 1° la noblesse de race,. 2' la noblesse par lettres, et
 3° la noblesse par charges, états et offices.
    La première, la noblesse de race, a toujours été celle
qui a joui de la plus grande considération et qui a été
justement appelée la noblesse excellente. La Roque, et
avec lui plusieurs auteurs, pensait qu'oa ne peut quali-
fier ainsi que la noblesse dont l'origine se perd dans
la nuit des temps. Sa véritable raison d'être consiste
dans l'impossibilité de lui assigner un commencement.
Mais d'autres écrivains, d'accord en cela avec l'édit
d'Henri III, du 5 mai 1583, et celui de Louis XIV, du
12 septembre 1643, ont mitigé cette condition si rare
à réaliser, et ont admis comme légal en principe « que
« le noble do race est celui qui a déjà atteint trois degrés
 « do noblesse au-dessus do lui, et qui est en état, s'il a
 « de la noblesse maternelle, de faire voir huit quartiers,
 « tant du côté paternel que du maternel. »

   La noblesse de race à toujours eu à la cour et dans le
respect de la nation une prééminence que nul n'a jamais