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                          H1PP0LYTE FLANDRIN.                          - 535

 « Paul! Paul ! queries-tuavec nous! » On cite de lui «ne lettre
 adressée à M. Louis Lamolhe, son élève le plus distingué, et
 aussi son ami, qui fait bien voir sa sollicitude incessante pour
 ceux auxquels il avait une fois donné son affection (1).
    Cependant au milieu de ces joies que Flandrin comptait
 parmi les meilleures de sa vie, une chose venait l'affliger :
 c'étaient les dernières mesures prises à l'égard de l'Ecole des
Beaux-Arts. Ces innovations avaient excité l'émotion de
 M. Ingres, et lui avaient arraché celle parole qui partait des
entrailles même de ses convictions . f écrirai sur ma porte :
Ecole de dessin, et je ferai des peintres !
    Comme l'illustre maître, Flandrin protesta contre des chan-
gements qui lui semblaient méconnaître les traditions dont les
Académies sont les dépositaires, et ouvrir en matière d'art, aux
jeunes étudiants, une voie dangereuse d'indépendance. Il re-
fusa même l'honneur que lui faisait le ministre, en le nom-
mant à l'un des postes de chef d'atelier.
    Ces tristes préoccupations furent la croix réservée aux
derniers jours d'Hippolyte Flandrin. Ils allaient bientôt
arriver ! Quoiqu'il sentît son esprit et son cœur progresser,
ses forces diminuaient d'une manière sensible.
    L'accueil flatteur dont il était partoutl'objet, en excitant
sa sensibilité éloignait de lui ce calme réparateur nécessaire
à son rétablissement. Réduil à l'impuissance d'utiliser son
séjour à Rome par le plus petit travail, il pressentait qu'al-
laient bientôt s'accomplir ces paroles, qui lui étaient échappées
comme prophétiquement dans un moment où la souffrance
semblait vaincre son courage : « Ah ! mon ami, (2) le bon
Dieu ne veut pas que je finisse sa maison ! »

   (1) Voir le journal VAutographe du 27 avril 1864.
   (2i Paroles dites par Flandrin à un élève intime, M. Poncet, à qui nous
avons emprunté quelques renseignements sur ses œuvres et sur ses der-
niers jours. Voir la notice intitulée : Hippolyte Flandrin esquissé par J.-B.
Poncet, son élive.